Halle aux grains
> 26 septembre
Murray Perahia
Les Grands Interprètes
Photo par Felix Broede
En association avec Piano aux Jacobins, les Grands Interprètes ouvrent la saison avec un récital du pianiste américain Murray Perahia. Il propose un programme très classique qu’il transcende par une interprétation hors du commun. C’est un peu un repas de gala.
Les Variations en fa mineur de Haydn fonctionnent comme une charmante mise en bouche, précédant une entrée toute en finesse et légèreté, la Sonate n°8 en la mineur de Mozart. C’est un ruissellement de notes, pour un peu, on entend un rire cristallin, en alternance avec la douceur liée du mouvement lent, avant le déchaînement du dernier mouvement, plein de force parfaitement maîtrisée.
On attaque le plat principal avec la Ballade, puis trois Intermezzi et enfin le Capriccio en ré mineur de Brahms. Alors que le pianiste faisait preuve d’une certaine réserve dans les deux pièces précédentes, il se donne pleinement dans ces cinq morceaux de Brahms. Il est tout à la fois douceur, épices et pleine consistance. Sous ses doigts jaillissent des sons d’une force remarquable, il est la musique qui prend possession de tout son corps. Son maître Horowitz jouait ainsi glissant parfois insensiblement dans un autre genre musical.
La comparaison gastronomique s’arrête là, car faire de la Sonate Hammerklavier un dessert semble hasardeux, tant elle est un tout à elle toute seule permettant à Perahia de développer toutes les facettes de son immense talent. Il déploie une force qui culmine dans le dernier mouvement, illustrant cette recherche de sons nouveaux par Beethoven qui ne les entendait pourtant plus.
Malgré des applaudissements enthousiastes, Perahia se retire sans offrir le moindre bis, laissant les auditeurs sur leur faim!
Danielle Anex-Cabanis
Les Variations en fa mineur de Haydn fonctionnent comme une charmante mise en bouche, précédant une entrée toute en finesse et légèreté, la Sonate n°8 en la mineur de Mozart. C’est un ruissellement de notes, pour un peu, on entend un rire cristallin, en alternance avec la douceur liée du mouvement lent, avant le déchaînement du dernier mouvement, plein de force parfaitement maîtrisée.
On attaque le plat principal avec la Ballade, puis trois Intermezzi et enfin le Capriccio en ré mineur de Brahms. Alors que le pianiste faisait preuve d’une certaine réserve dans les deux pièces précédentes, il se donne pleinement dans ces cinq morceaux de Brahms. Il est tout à la fois douceur, épices et pleine consistance. Sous ses doigts jaillissent des sons d’une force remarquable, il est la musique qui prend possession de tout son corps. Son maître Horowitz jouait ainsi glissant parfois insensiblement dans un autre genre musical.
La comparaison gastronomique s’arrête là, car faire de la Sonate Hammerklavier un dessert semble hasardeux, tant elle est un tout à elle toute seule permettant à Perahia de développer toutes les facettes de son immense talent. Il déploie une force qui culmine dans le dernier mouvement, illustrant cette recherche de sons nouveaux par Beethoven qui ne les entendait pourtant plus.
Malgré des applaudissements enthousiastes, Perahia se retire sans offrir le moindre bis, laissant les auditeurs sur leur faim!
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 04/10/2016 à 23:24, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.