Muza Rubackyté
Et le Shanghai String Quartet
Muza Rubackyté et le Shanghai String Quartet; Beethoven: Le 4e concerto pour piano, op. 58a, version pour piano et quintet; Les 32 variations en mi mineur et la sonate pour piano, dite Appassionata; CD Doron music, 2014 (enregistrements de 2005 à 2009), 63’18’’.
Enregistrée pour la première fois sur des instruments modernes, cette version de chambre du 4e concerto de Beethoven est absolument magnifique. Réalisée par Alexander Pössinger sous le contrôle de Beethoven, cette transcription fait ressortir d’autres aspects de l’œuvre originale auxquels s’ajoutent les modifications voulues par Beethoven. La pianiste a opté pour les très belles cadences de l’inégalable Wilhelm Kempff. Muza Rubackyte est en parfaite harmonie avec les cordes et ensemble ils offrent un moment intimiste et brillant à la fois qui est très réussi.
Les «Variations sur un thème original en ut mineur» datent de 1807 et sont l’occasion pour Beethoven d’illustrer son exceptionnelle inventivité en réalisant ces 32 variations sur un thème court, plutôt solennel, qui sert de prétexte à une véritable débauche de virtuosité, qui convient parfaitement à la pianiste, très à l’aise. On l’imagine souriante et concentrée, complètement habitée par les subtiles harmonies beethovéniennes.
Terminer par «L’Appassionata» est un choix bienvenu, tant cette œuvre illustre avec fougue le courant romantique naissant – le compositeur prend nettement ses distances avec ses prédécesseurs -. Passion, fureur, angoisse sont palpables sous les doigts sensibles de la pianiste, qui résiste avec raison à tout effet de pathos. Souvent «surjouée», «l’Appassionata» requiert retenue et subtilité, ce que la pianiste a bien compris, nous offrant un moment à la fois marqué par la grâce et la passion. Si Muza Rubackyte est surtout connue par ses sublimes interprétations de Franz Liszt, que l’on songe aux «Années de pèlerinage», son talent ne se limite de loin pas à cela et il ne reste qu’à souhaiter qu’elle étende sa discographie pour le plus grand bonheur de ceux qui ne peuvent aller l’écouter quand elle se produit en concert.
Danielle Anex-Cabanis
Enregistrée pour la première fois sur des instruments modernes, cette version de chambre du 4e concerto de Beethoven est absolument magnifique. Réalisée par Alexander Pössinger sous le contrôle de Beethoven, cette transcription fait ressortir d’autres aspects de l’œuvre originale auxquels s’ajoutent les modifications voulues par Beethoven. La pianiste a opté pour les très belles cadences de l’inégalable Wilhelm Kempff. Muza Rubackyte est en parfaite harmonie avec les cordes et ensemble ils offrent un moment intimiste et brillant à la fois qui est très réussi.
Les «Variations sur un thème original en ut mineur» datent de 1807 et sont l’occasion pour Beethoven d’illustrer son exceptionnelle inventivité en réalisant ces 32 variations sur un thème court, plutôt solennel, qui sert de prétexte à une véritable débauche de virtuosité, qui convient parfaitement à la pianiste, très à l’aise. On l’imagine souriante et concentrée, complètement habitée par les subtiles harmonies beethovéniennes.
Terminer par «L’Appassionata» est un choix bienvenu, tant cette œuvre illustre avec fougue le courant romantique naissant – le compositeur prend nettement ses distances avec ses prédécesseurs -. Passion, fureur, angoisse sont palpables sous les doigts sensibles de la pianiste, qui résiste avec raison à tout effet de pathos. Souvent «surjouée», «l’Appassionata» requiert retenue et subtilité, ce que la pianiste a bien compris, nous offrant un moment à la fois marqué par la grâce et la passion. Si Muza Rubackyte est surtout connue par ses sublimes interprétations de Franz Liszt, que l’on songe aux «Années de pèlerinage», son talent ne se limite de loin pas à cela et il ne reste qu’à souhaiter qu’elle étende sa discographie pour le plus grand bonheur de ceux qui ne peuvent aller l’écouter quand elle se produit en concert.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 02/02/2016 à 07:46, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.