Halle aux grains
> 29 janvier
Niobe, Regina di Tebe
Boston Early Music Festival Orchestra
Photos par Simon Fowler et Michael Slobodian
Tirée des Métamorphoses d’Ovide, la triste histoire de Niobé, reine de Thèbes, dont la vanité aboutit à la mort de ses enfants, au suicide du roi son époux et à sa transformation en statue de pierre, est aussi celle de la paix retrouvée entre Thèbes et la Thessalie et de l’heureuse union de Manto et Tiberino. D’innombrables rebondissements et péripéties sont prétexte à d’extraordinaires prouesses vocales accompagnées avec un grand talent par le petit orchestre américain, subtil, précis et sous la double direction des musiciens tenant la théorbe et la guitare classique, réussissant à constituer un magnifique écrin pour les voix des neuf solistes. Les contre-ténors comme les voix traditionnelles sont splendides et on les sent en parfaite symbiose les uns avec les autres, heureux de chanter ensemble, ce que confirment leurs sourires et leurs clins d’œil délicieusement complices.
Le CD tout récemment sorti avait permis de se familiariser avec l’œuvre et d’en goûter mieux la finesse, d’autant que l’histoire est si compliquée qu’on s’y perd aisément. On peut d’ailleurs regretter qu’à la différence de Paris, les spectateurs de la Halle aux Grains n’aient pu bénéficier d’une traduction sur écran. Philipe Jaroussky porte Anfione, avec virtuosité et sensibilité, tout comme Karina Gauvin est une excellente Niobé, sauf peut-être lorsqu’elle s’indigne, sa voix devient un peu métallique. Teresa Wakin est une délicieuse Manto; quant à l’interprétation de José Lemos, qui chante et «joue», elle est pleine de drôlerie et apporte à propos une touche de fantaisie dans un univers qui en est largement dépourvu. Je soulignerai aussi la magnifique performance de Maarten Engeltjes, un Créonte à la palette vocale très riche, confirmant la forte impression de sa prestation dans le Stabat mater de Pergolèse.
Une très belle soirée, trois heures qui sont passées trop vite… Cette redécouverte des opéras du XVIIIème siècle nous vaut des moments de pur bonheur et on ne peut qu’espérer ne pas être au bout de nos bonnes surprises!
Danielle Anex-Cabanis
Le CD tout récemment sorti avait permis de se familiariser avec l’œuvre et d’en goûter mieux la finesse, d’autant que l’histoire est si compliquée qu’on s’y perd aisément. On peut d’ailleurs regretter qu’à la différence de Paris, les spectateurs de la Halle aux Grains n’aient pu bénéficier d’une traduction sur écran. Philipe Jaroussky porte Anfione, avec virtuosité et sensibilité, tout comme Karina Gauvin est une excellente Niobé, sauf peut-être lorsqu’elle s’indigne, sa voix devient un peu métallique. Teresa Wakin est une délicieuse Manto; quant à l’interprétation de José Lemos, qui chante et «joue», elle est pleine de drôlerie et apporte à propos une touche de fantaisie dans un univers qui en est largement dépourvu. Je soulignerai aussi la magnifique performance de Maarten Engeltjes, un Créonte à la palette vocale très riche, confirmant la forte impression de sa prestation dans le Stabat mater de Pergolèse.
Une très belle soirée, trois heures qui sont passées trop vite… Cette redécouverte des opéras du XVIIIème siècle nous vaut des moments de pur bonheur et on ne peut qu’espérer ne pas être au bout de nos bonnes surprises!
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 05/02/2015 à 19:51, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.