Halle aux grains
> 26 novembre
Fanfares et fureurs
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photos José Lavezzi et Patrice Nin
Antoine Tamestit, alto
Tugan Sokhiev, direction
Depuis sa création en 1926, la Sinfonietta de Leos Janacek a toujours exercé une étrange fascination sur son auditoire. Son auteur qui voulait la baptiser militaire en hommage à l’armée tchèque en a fait, finalement, une évocation réussie de sa ville natale: Brno; les quatre mouvements suivants la fanfare initiale portant, en effet, tous des noms de lieux de cette cité. Sublimant le folklore tchèque et évoluant dans une ambiance légère et joyeuse, tour à tour dansante, rêveuse ou vivace, cette œuvre est ce soir dynamitée par l’élan farouche qu’y appose Tugan Sokhiev. Son orchestre, des treize cuivres, composant la fanfare disposée en surplomb, au hautbois enchanteur, des cordes soyeuses aux percussions déchaînées, le suit sans fléchir pour illuminer ce fantastique théâtre d’ombres.
La Rhapsodie-Concerto pour alto et orchestre de Bohuslav Martinu date de 1952, comporte deux mouvements et se déploie dans de longues envolées lyriques et mélodieuses. Antoine Tamestit, responsable de la partie soliste, sait en être l’animateur réfléchi et sensible; d’autant que l’accompagnement orchestral de Tugan Sokhiev y affiche un visage idiomatique. Trés inspiré, comme plus tard dans l’extrait de suite de Bach donné en bis, cet altiste fait corps avec cette partition habitée d’une étrange mélancolie trés prégnante. Il en délivre le substrat le plus authentique comme si elle avait écrite pour lui.
La deuxième symphonie de Sergueï Rachmaninov, composée en 1907, affiche, elle, un post-romantisme conquérant. De cette chevauchée irrépréssible, à l’atmosphère slave presque étouffante, Tugan Sokhiev s’en dévoile le chantre le plus accompli, le plus impliqué. Rugueux et volontaire à souhait, son orchestre s’y engouffre avec un enthousiasme quasi charnel qui ne peut que combler l’auditoire aux anges.
L’ouverture des Noces de Figaro de Mozart donnée en bis avec le même effectif (pour marquer sa solidarité avec les différents orchestres européens menacés par de nouvelles politiques budgétaires) atteindra le même résultat.
Jean-Félix Marquette
Tugan Sokhiev, direction
Depuis sa création en 1926, la Sinfonietta de Leos Janacek a toujours exercé une étrange fascination sur son auditoire. Son auteur qui voulait la baptiser militaire en hommage à l’armée tchèque en a fait, finalement, une évocation réussie de sa ville natale: Brno; les quatre mouvements suivants la fanfare initiale portant, en effet, tous des noms de lieux de cette cité. Sublimant le folklore tchèque et évoluant dans une ambiance légère et joyeuse, tour à tour dansante, rêveuse ou vivace, cette œuvre est ce soir dynamitée par l’élan farouche qu’y appose Tugan Sokhiev. Son orchestre, des treize cuivres, composant la fanfare disposée en surplomb, au hautbois enchanteur, des cordes soyeuses aux percussions déchaînées, le suit sans fléchir pour illuminer ce fantastique théâtre d’ombres.
La Rhapsodie-Concerto pour alto et orchestre de Bohuslav Martinu date de 1952, comporte deux mouvements et se déploie dans de longues envolées lyriques et mélodieuses. Antoine Tamestit, responsable de la partie soliste, sait en être l’animateur réfléchi et sensible; d’autant que l’accompagnement orchestral de Tugan Sokhiev y affiche un visage idiomatique. Trés inspiré, comme plus tard dans l’extrait de suite de Bach donné en bis, cet altiste fait corps avec cette partition habitée d’une étrange mélancolie trés prégnante. Il en délivre le substrat le plus authentique comme si elle avait écrite pour lui.
La deuxième symphonie de Sergueï Rachmaninov, composée en 1907, affiche, elle, un post-romantisme conquérant. De cette chevauchée irrépréssible, à l’atmosphère slave presque étouffante, Tugan Sokhiev s’en dévoile le chantre le plus accompli, le plus impliqué. Rugueux et volontaire à souhait, son orchestre s’y engouffre avec un enthousiasme quasi charnel qui ne peut que combler l’auditoire aux anges.
L’ouverture des Noces de Figaro de Mozart donnée en bis avec le même effectif (pour marquer sa solidarité avec les différents orchestres européens menacés par de nouvelles politiques budgétaires) atteindra le même résultat.
Jean-Félix Marquette
Publié le 03/12/2014 à 07:45, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.