Olivier Baumont joue Bach au clavecin-luth
Instrument Willard Martin, Pennsylvanie, USA, 1991
Clavecin dont les cordes métalliques sont remplacées par des cordes en boyau, le clavecin-luth a été inventé au XVIIè siècle et a connu un réel succès en Allemagne tout en étant connu en France, produisant un son proche de celui du luth ou du théorbe. D’après son inventaire successoral, Bach en possédait à sa mort deux et il a composé des œuvres destinées spécialement à cet instrument en quelque sorte hybride.
Olivier Baumont en offre une interprétation délicate, assurant de surcroît une excellente présentation dans le livret d’accompagnement du CD. Déjà au XVIIIè siècle, on s’émerveillait de la confusion sonore engendrée par le clavecin-luth qui, à l’aveugle, est susceptible de passer pour un autre instrument.
De Bach, on connaissait depuis longtemps le Prélude en do mineur BWV 999, souvent interprété d’ailleurs par des clavecinistes classiques, en revanche on découvre avec intérêt et grand plaisir la Suite en do mineur BWV 997 qui est de la veine des partitas pour clavecin ou des sublimes Suites pour violoncelle. Lasuite en mi mineur BWV 996 a été composée pour le clavecin-luth, comme le mentionne une mention sur son manuscrit. Elle est d’inspiration italienne. Le Prélude, Fugue et allegro en mi bémol majeur BWV 998 a été composé pour le clavecin classique et pour le clavecin-luth. Il présente une certaine parenté avec les grands cycles de composition pour orgue, notamment la Toccata, Adagio et fuga en do majeur ou la pièce d’orgue en sol majeur. Olivier Baumont a choisi de jouer La fantaisie chromatique et fugue en ré mineur BWV 903 composée pour clavecin et il a eu raison car cette version imprévue est somptueuse. On lui trouve quelque parenté avec les Six fugues pour orgue ou clavecin de Haendel ou encore La fugue dite du chat de Domenico Scarlatti, ce qui permet de souligner la dimension universelle, au moins européenne, de la création musicale du XVIIIème sècle.
La dernière pièce est une Polonaise en ré mineur de Jean-Chrétien Bach, composée d’après l’ouverture pour en si mineur BWV 1067 pour flûte et orchestre.
Ce CD remplit la double mission de découverte et d’enchantement avec un clin d’œil amusé sur la mystification que permet cet instrument jusque-là un peu oublié. Les choses devraient changer!
Danielle Anex-Cabanis
1 CD: 54 ‘ Euromusic- Sequenza distribué par Harmonia Mundi
Clavecin dont les cordes métalliques sont remplacées par des cordes en boyau, le clavecin-luth a été inventé au XVIIè siècle et a connu un réel succès en Allemagne tout en étant connu en France, produisant un son proche de celui du luth ou du théorbe. D’après son inventaire successoral, Bach en possédait à sa mort deux et il a composé des œuvres destinées spécialement à cet instrument en quelque sorte hybride.
Olivier Baumont en offre une interprétation délicate, assurant de surcroît une excellente présentation dans le livret d’accompagnement du CD. Déjà au XVIIIè siècle, on s’émerveillait de la confusion sonore engendrée par le clavecin-luth qui, à l’aveugle, est susceptible de passer pour un autre instrument.
De Bach, on connaissait depuis longtemps le Prélude en do mineur BWV 999, souvent interprété d’ailleurs par des clavecinistes classiques, en revanche on découvre avec intérêt et grand plaisir la Suite en do mineur BWV 997 qui est de la veine des partitas pour clavecin ou des sublimes Suites pour violoncelle. Lasuite en mi mineur BWV 996 a été composée pour le clavecin-luth, comme le mentionne une mention sur son manuscrit. Elle est d’inspiration italienne. Le Prélude, Fugue et allegro en mi bémol majeur BWV 998 a été composé pour le clavecin classique et pour le clavecin-luth. Il présente une certaine parenté avec les grands cycles de composition pour orgue, notamment la Toccata, Adagio et fuga en do majeur ou la pièce d’orgue en sol majeur. Olivier Baumont a choisi de jouer La fantaisie chromatique et fugue en ré mineur BWV 903 composée pour clavecin et il a eu raison car cette version imprévue est somptueuse. On lui trouve quelque parenté avec les Six fugues pour orgue ou clavecin de Haendel ou encore La fugue dite du chat de Domenico Scarlatti, ce qui permet de souligner la dimension universelle, au moins européenne, de la création musicale du XVIIIème sècle.
La dernière pièce est une Polonaise en ré mineur de Jean-Chrétien Bach, composée d’après l’ouverture pour en si mineur BWV 1067 pour flûte et orchestre.
Ce CD remplit la double mission de découverte et d’enchantement avec un clin d’œil amusé sur la mystification que permet cet instrument jusque-là un peu oublié. Les choses devraient changer!
Danielle Anex-Cabanis
1 CD: 54 ‘ Euromusic- Sequenza distribué par Harmonia Mundi
Publié le 17/04/2014 à 14:43, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.