Opéra de Paris Bastille
> 25 octobre

Une Aïda plaquée or !

Photo Elisa Haberer.
Presque un demi-siècle que le péplum verdien n’avait plus mis les pieds sur les planches parisiennes… Certes, il ne fallait pas s’attendre au retour des pyramides ou autres momies plus ou moins héritées d’une Egypte de carton pâte. Mais de là, à convoquer le Klux Klux Klan, les charniers d’un régime honni, les surplis d’une Eglise inquisitoriale, en mêlant tout cela dans un bric à brac doré, cela n’est ni utile, ni bien intelligent. Olivier Py est un homme de théâtre pertinent mais là, il fait du super kitsch en voulant surtout ne pas en faire: lecture ratée.
La distribution n’est guère à la hauteur non plus: Oksana Dyka, copieusement malmenée, n’a absolument pas la vocalité de l’esclave éthiopienne, Marcelo Alvarez sauve ce qu’il peut comme il peut. Seule Luciana D’Intino est Amnéris tant sur le plan scénique que vocal. Alexei Botnarciuc est un Ramfis honorable tout comme Sergey Murzaev est un Amonastro assez convaincant.
Ce sont les chœurs admirablement réglés par Patrick Marie Aubert qui triomphent de ce désert égyptien, même l’excellent Philippe Jordan semble absent dans la première partie avant de retrouver fougue et vigueur dans les deux derniers actes.
Tout ce qui brille n’est pas or…

Marc Laborde
Publié le 08/11/2013 à 08:38, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.