Des Knaben Wunderhorn

Gustav Mahler
Omo Bello, soprano
Julien Guénebaut, piano
Etsuko, piano pour les chants 5 et 7

Les poèmes de Clemens Brentano et Achim von Arnim devaient illustrer l’authenticité de la création allemande à l’instar de ce qu’avait voulu, dans le champ politique, Fichte avec ses célèbres Discours à la nation allemande. Ils affichent donc une origine populaire, mais sont en réalité des œuvres très intellectuelles dans leur conception tout en exprimant une sensibilité remarquable, qui n’a rien de national car touchant à l’universel. Quelques 80 ans plus tard, Mahler s’est emparé de ces poèmes, les a retouchés pour les mettre à sa sauce musicale. Si la poésie y perd sans doute quelquefois, la musique n’en est pas moins sublime et assez curieusement se rapproche du projet des poètes en ce sens qu’elle inclut des éléments de la musique populaire, y compris de la musique militaire ou des bruits d’animaux!
Omo Bello paraît littéralement habitée par cet ensemble de mots et de sons et en donne une interprétation magnifique. Sa voix est chaude, a une amplitude et une profondeur remarquables. Elle nous offre un moment de pur bonheur et le titre de Cor enchanté est parfaitement adapté. Il convient également de souligner la très grande qualité de l’accompagnement au piano, notamment dans les deux pièces à 4 mains, que les deux pianistes accompagnent (La vie céleste) ou soient seuls comme dans la pièce 7 avec la 4è symphonie.

Danielle Anex-Cabanis

1 CD Eloquentia, édité avec le soutien de la Fondation Bettencourt-Schueller, 57‘
Publié le 04/12/2013 à 08:51, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.