Symphonie n° 9, version à 4 mouvements
Anton Brückner
Sir Simon Rattle
Philarmonique de Berlin
Inachevée, cette 9è symphonie habituellement donnée avec trois mouvements est déjà considérée comme un condensé remarquable de l’art de Brückner, avec des procédés de composition très novateurs et annonciateurs des évolutions du tournant du siècle. Sir Rattle a choisi d’en présenter une version incluant le 4e mouvement dont en fin de compte seules 28 mesures ont été composées sans indications formelles de Brückner, alors que pour les quelques 600 autres qui constituent le mouvement, c’est bien ce qu’a voulu le musicien qui est restitué.
Le résultat est saisissant.
Le chef donne à cette œuvre une profondeur exceptionnelle, sans pour autant sombrer dans le pesant ou le solennel qui souvent rendent l’audition de ces œuvres pourtant sublimes que sont les symphonies passablement indigestes. Il faut en fait penser au beau monastère baroque de Linz où Brückner jouait de l’orgue et composait: relativement dépouillés, les bâtiments peints en jaune et blanc lumineux, agrémentés de ferronneries splendides, expriment un rapport avec Dieu qui repose sur la confiance, donc débouche sur la paix intérieure. Il y a la quête de l’absolu, ses interrogations qu’incarne bien le premier mouvement, qualifié de solennel et mystérieux, tandis que le scherzo, vivant et chargé d’émotion, semble plus individuel avant de retrouver une plénitude plus collective dans l’Adagio, longtemps tenu pour la conclusion de cette symphonie inachevée. Le Final, qui intègre le cantique «Christ est ressuscité», est naturellement l’aboutissement musical et spirituel voulue par le compositeur. Qu’on entre ou non dans l’univers spirituel de Brückner, on est touché par un sentiment d’accomplissement, de paix.
La direction très subtile de Sir Simon Rattle convient parfaitement et c’est près d’une heure et demie d’enchantement.
Danielle Anex-Cabanis
1 CD EMI Classics 82’10’’
Philarmonique de Berlin
Inachevée, cette 9è symphonie habituellement donnée avec trois mouvements est déjà considérée comme un condensé remarquable de l’art de Brückner, avec des procédés de composition très novateurs et annonciateurs des évolutions du tournant du siècle. Sir Rattle a choisi d’en présenter une version incluant le 4e mouvement dont en fin de compte seules 28 mesures ont été composées sans indications formelles de Brückner, alors que pour les quelques 600 autres qui constituent le mouvement, c’est bien ce qu’a voulu le musicien qui est restitué.
Le résultat est saisissant.
Le chef donne à cette œuvre une profondeur exceptionnelle, sans pour autant sombrer dans le pesant ou le solennel qui souvent rendent l’audition de ces œuvres pourtant sublimes que sont les symphonies passablement indigestes. Il faut en fait penser au beau monastère baroque de Linz où Brückner jouait de l’orgue et composait: relativement dépouillés, les bâtiments peints en jaune et blanc lumineux, agrémentés de ferronneries splendides, expriment un rapport avec Dieu qui repose sur la confiance, donc débouche sur la paix intérieure. Il y a la quête de l’absolu, ses interrogations qu’incarne bien le premier mouvement, qualifié de solennel et mystérieux, tandis que le scherzo, vivant et chargé d’émotion, semble plus individuel avant de retrouver une plénitude plus collective dans l’Adagio, longtemps tenu pour la conclusion de cette symphonie inachevée. Le Final, qui intègre le cantique «Christ est ressuscité», est naturellement l’aboutissement musical et spirituel voulue par le compositeur. Qu’on entre ou non dans l’univers spirituel de Brückner, on est touché par un sentiment d’accomplissement, de paix.
La direction très subtile de Sir Simon Rattle convient parfaitement et c’est près d’une heure et demie d’enchantement.
Danielle Anex-Cabanis
1 CD EMI Classics 82’10’’
Publié le 23/08/2012 à 16:50, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.