Franz Liszt Lieder

Diana Damrau, soprano
Helmut Deutsch, piano

La voix somptueuse de Diana Damrau sert à merveille la musique riche et très originale de Liszt dans un genre où de nombreux compositeurs se sont exercés, parfois sur les mêmes textes, ainsi la célèbre Lorelei ou le roi de Thulé. La majorité de ces partitions composées très vite ont été reprises par Liszt, lorsqu’il se fixe à Weimar, notamment par un rééquilibrage entre la voix et le piano pour lequel il avait développé des effets d’une extrême virtuosité pas nécessairement accessibles aux pianistes autres que lui. Il réussit à s’inscrire à la fois dans la pire tradition allemande, en même temps que la musique de son pays natal est très présente, ainsi dans Die drei Zigeuner de Nicolas Lenau, dont il fait une rhapsodie hongroise avec des réminiscences tsiganes. Les trois sonnets de Pétrarque ont fait l’objet d’une première version très romantique alors que Liszt et Marie d’Agout filaient le parfait amour au bord du lac de Garde et sont également connus comme source d’inspiration des Années de pèlerinage. La version ultime est plus dramatique, tous les sentiments y sont amplifiés.
Diana Damrau réussit à se glisser dans cette multiplicité de tons avec une aisance remarquable, la très riche palette de sa voix lui permet de répondre aux exigences techniques d’une musique difficile qu’elle s’approprie complètement, lissant sans doute quelques-unes des fioritures du maître et c’est tant mieux, on évite les excès. Il faut d’autant plus s’en féliciter que la tentation de la virtuosité pure doit exister pour elle qui s’était illustrée il y a quelques années par un enregistrement mémorable des airs – cascades du répertoire pour soprano.

Danielle Anex-Cabanis

1 CD Virgin Classics - 76 ‘ 37 ‘’








Publié le 22/02/2012 à 09:02, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.