Opera Omnia
Johannes Ciconia
La Morra, Diabolus in Musica
Précieux sont les CD qui rendent vivant un tableau, permettant à un univers aujourd’hui lointain et dont les codes sont bien souvent perdus sauf pour quelques érudits, de revivre dans toute son intensité. Cette intégrale des œuvres profanes et sacrées de Johannes Ciconia (c. 1370-1412), certes déjà enregistrées par d’autres ensembles, est une véritable merveille à recommander à tous. Jérôme Lejeune, patron du Label Ricercar, a sollicité pour la réaliser, deux ensembles spécialisés dans le répertoire médiéval, de grands talents: La Morra pour le versant profane et Diabalus in Musica pour le versant sacré du compositeur liégeois, qui a vécu en Italie la dernière partie de sa vie. Il concrétise ainsi, grâce à la complicité des artistes, le rêve de ses parents. Car sa mère réalisa une transcription moderne des œuvres de Ciconia en 1954 et son père édita en 1956 un premier livre sur les Van Eyck, peintre Liégeois, dont les tableaux (et tout particulièrement cette Vierge à l’Abbé Rollin qui orne le coffret) semblent le reflet (à moins que ce ne soit le contraire) de cette musique, qui marque l’apogée de l’Ars subtilior. Tous deux marquèrent une étape cruciale dans la redécouverte «contemporaine» de ces artistes.
Le livret remarquable qui accompagne cet enregistrement vous conviera à une véritable redécouverte d’un compositeur qui connut une célébrité qui permit à son œuvre d’arriver jusqu’à nous. Quant à l’interprétation - qui bénéficie dans les deux CD d’une prise de son naturelle qui équilibre harmonieusement voix et instruments - elle est tout simplement remarquable par la flamboyance de sa délicatesse. L’on aimerait citer tous les artistes qui y ont participé. Vocalement les timbres tant féminins que masculins pour les deux ensembles, s’unissent et se désunissent en des points d’équilibre sensibles et subtils. Les instrumentistes offrent des couleurs et des nuances entre splendeurs et suavité, limpidité et solennité.
Les compositions savantes, trouvent ici des interprètes qui savent faire vibrer la poésie raffinée du répertoire profane ou de circonstance du répertoire sacrée et où la musique devient la quintessence du verbe. Ils nous font vivre et ressentir cette intime émotion, ces instants où le temps suspend son vol.
Monique Parmentier
2 CD Ricercar. 2 h 31
Précieux sont les CD qui rendent vivant un tableau, permettant à un univers aujourd’hui lointain et dont les codes sont bien souvent perdus sauf pour quelques érudits, de revivre dans toute son intensité. Cette intégrale des œuvres profanes et sacrées de Johannes Ciconia (c. 1370-1412), certes déjà enregistrées par d’autres ensembles, est une véritable merveille à recommander à tous. Jérôme Lejeune, patron du Label Ricercar, a sollicité pour la réaliser, deux ensembles spécialisés dans le répertoire médiéval, de grands talents: La Morra pour le versant profane et Diabalus in Musica pour le versant sacré du compositeur liégeois, qui a vécu en Italie la dernière partie de sa vie. Il concrétise ainsi, grâce à la complicité des artistes, le rêve de ses parents. Car sa mère réalisa une transcription moderne des œuvres de Ciconia en 1954 et son père édita en 1956 un premier livre sur les Van Eyck, peintre Liégeois, dont les tableaux (et tout particulièrement cette Vierge à l’Abbé Rollin qui orne le coffret) semblent le reflet (à moins que ce ne soit le contraire) de cette musique, qui marque l’apogée de l’Ars subtilior. Tous deux marquèrent une étape cruciale dans la redécouverte «contemporaine» de ces artistes.
Le livret remarquable qui accompagne cet enregistrement vous conviera à une véritable redécouverte d’un compositeur qui connut une célébrité qui permit à son œuvre d’arriver jusqu’à nous. Quant à l’interprétation - qui bénéficie dans les deux CD d’une prise de son naturelle qui équilibre harmonieusement voix et instruments - elle est tout simplement remarquable par la flamboyance de sa délicatesse. L’on aimerait citer tous les artistes qui y ont participé. Vocalement les timbres tant féminins que masculins pour les deux ensembles, s’unissent et se désunissent en des points d’équilibre sensibles et subtils. Les instrumentistes offrent des couleurs et des nuances entre splendeurs et suavité, limpidité et solennité.
Les compositions savantes, trouvent ici des interprètes qui savent faire vibrer la poésie raffinée du répertoire profane ou de circonstance du répertoire sacrée et où la musique devient la quintessence du verbe. Ils nous font vivre et ressentir cette intime émotion, ces instants où le temps suspend son vol.
Monique Parmentier
2 CD Ricercar. 2 h 31
Publié le 03/01/2012 à 08:43, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.