La Passion selon Saint Jean
Johann Sebastian Bach
Gardiner en fait un théâtre de la vie
Déjà en 1986 John Eliot Gardiner avait, à la suite de concerts, enregistré en studio, cette belle Passion selon St Jean. Version très admirée, elle a régné au firmament en raison de la perfection des chœurs et un peu moins des solistes et surtout un geste généreux et engagé. En 2003 la NDR a capté un concert exceptionnel. La parution de cette nouvelle version mérite toute notre attention malgré une distribution très floue en France des CD du label Solideogloria. Le Monteverdi Choir est absolument magnifique de perfection vocale (quelles couleurs et quelles nuances!) mais surtout d’engagement dès le majestueux portique du choeur d’entrée qui ouvre un véritablement théâtre des Passions. Ce qui frappe ensuite c’est l’ampleur des sonorités de l’orchestre. Les English Baroque Soloists sont ceux qui ont le plus progressé depuis l’enregistrement précédent avec un luth particulièrement expressif et un continuo très engagé. La solidité du son, sa ductilité semblable à celle des chanteurs force l’admiration. L’émotion naît de cette cohérence de vision entre musiciens et chanteurs aussi à l’aise dans la musique de Bach que des poissons dans l’eau. Le pèlerinage Bach de l’année 2000 a marqué tous ces artistes du sceau de l’évidence. Les solistes sont magnifiques de présence avec un drame de la passion d’une modernité étonnante. Mark Padmore est un évangéliste très élégant et très en empathie avec l’aventure du Christ et un chanteur hors pair dans ses airs. Bernada Finck est une des rares alti semblant chanter Bach sans le moindre effort et quelle belle émotion bien supérieur à tout contre-ténor! Les sopranos Katarina Fuge et Joanne Lunn sont rayonnantes et sensibles. Peter Harvey est un Pilate de luxe et un chanteur admirable dans ses airs. Le Jésus de Hanno Müller-Brachmann est très humain et solide à la fois, sans emphase. Le feu de cette interprétation, la limpidité du texte, la fine musicalité de chaque instant, font de cette version une référence. C’est beau, tragique et stimulant à la fois. La prise de son nous entraîne au cœur de cette musique si variée alternant les moments les plus amples et les instants du plus poignant recueillement. Vivement la suite des grandes œuvres du Cantor tant aimé, enregistrées en concerts par Gardiner et son équipe de merveilleux artistes.
Hubert Stoecklin
2 CD Solideogloria, enregistrés le 22 mars 2003.
Déjà en 1986 John Eliot Gardiner avait, à la suite de concerts, enregistré en studio, cette belle Passion selon St Jean. Version très admirée, elle a régné au firmament en raison de la perfection des chœurs et un peu moins des solistes et surtout un geste généreux et engagé. En 2003 la NDR a capté un concert exceptionnel. La parution de cette nouvelle version mérite toute notre attention malgré une distribution très floue en France des CD du label Solideogloria. Le Monteverdi Choir est absolument magnifique de perfection vocale (quelles couleurs et quelles nuances!) mais surtout d’engagement dès le majestueux portique du choeur d’entrée qui ouvre un véritablement théâtre des Passions. Ce qui frappe ensuite c’est l’ampleur des sonorités de l’orchestre. Les English Baroque Soloists sont ceux qui ont le plus progressé depuis l’enregistrement précédent avec un luth particulièrement expressif et un continuo très engagé. La solidité du son, sa ductilité semblable à celle des chanteurs force l’admiration. L’émotion naît de cette cohérence de vision entre musiciens et chanteurs aussi à l’aise dans la musique de Bach que des poissons dans l’eau. Le pèlerinage Bach de l’année 2000 a marqué tous ces artistes du sceau de l’évidence. Les solistes sont magnifiques de présence avec un drame de la passion d’une modernité étonnante. Mark Padmore est un évangéliste très élégant et très en empathie avec l’aventure du Christ et un chanteur hors pair dans ses airs. Bernada Finck est une des rares alti semblant chanter Bach sans le moindre effort et quelle belle émotion bien supérieur à tout contre-ténor! Les sopranos Katarina Fuge et Joanne Lunn sont rayonnantes et sensibles. Peter Harvey est un Pilate de luxe et un chanteur admirable dans ses airs. Le Jésus de Hanno Müller-Brachmann est très humain et solide à la fois, sans emphase. Le feu de cette interprétation, la limpidité du texte, la fine musicalité de chaque instant, font de cette version une référence. C’est beau, tragique et stimulant à la fois. La prise de son nous entraîne au cœur de cette musique si variée alternant les moments les plus amples et les instants du plus poignant recueillement. Vivement la suite des grandes œuvres du Cantor tant aimé, enregistrées en concerts par Gardiner et son équipe de merveilleux artistes.
Hubert Stoecklin
2 CD Solideogloria, enregistrés le 22 mars 2003.
Publié le 01/12/2011 à 09:40, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.