Théâtre du Capitole
> 28 janvier
Médée
Photos Patrice Nin
Des corps vagues lentes obsédantes au sol, une gestuelle verticale qui se rit des lois de gravitation, tout cela crée l’atmosphère lourde qui sied à cette extraordinaire vision du mythe de Médée. La très belle musique de Pascal Dusapin est littéralement exaltée par la chorégraphie de Sasha Waltz. Le spectateur est en quelque sorte envoûté, d’autant plus que la très belle Médée de Caroline Stein a une présence remarquable. Il s’opère une sorte de fusion des modes d’expression, on ne sait plus si ce que l’on éprouve provient de ce que l’on voit ou de ce que l’on entend, voire de ce que cela évoque.
Ce drame des amours mortes qui deviennent meurtrières a une intensité dramatique exceptionnelle, servie par de rares effets très impressionnants, ainsi la tunique de la jeune épouse qui se colore de son sang répandu sur le corps et les bras de ceux qui lui portent secours. Très dense, ce spectacle court est une réussite et illustre l’universalité du mythe qui a pu s’incarner dans des visions aussi différentes que l’opéra de Cherubini ou le film terrible de Pasolini en 1969 où la Callas, que le réalisateur faisait jouer, mais ni parler ni chanter, avait campé une Médée méditerranéenne dans un environnement où la chaleur rend fou, alors qu’au Capitole, on était loin de l’Olympe mais dans toute la brutalité du Walhala, avec des mots chantés qui frappaient comme des lames de couteau.
Danielle Anex-Cabanis
Ce drame des amours mortes qui deviennent meurtrières a une intensité dramatique exceptionnelle, servie par de rares effets très impressionnants, ainsi la tunique de la jeune épouse qui se colore de son sang répandu sur le corps et les bras de ceux qui lui portent secours. Très dense, ce spectacle court est une réussite et illustre l’universalité du mythe qui a pu s’incarner dans des visions aussi différentes que l’opéra de Cherubini ou le film terrible de Pasolini en 1969 où la Callas, que le réalisateur faisait jouer, mais ni parler ni chanter, avait campé une Médée méditerranéenne dans un environnement où la chaleur rend fou, alors qu’au Capitole, on était loin de l’Olympe mais dans toute la brutalité du Walhala, avec des mots chantés qui frappaient comme des lames de couteau.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 02/02/2011 à 16:17, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.