Les motets
Guillaume de Machaut
Guillaume de Machaut composait texte et musique donnant ainsi à son œuvre une homogénéité doublement voulue. La réédition d’un double CD justement primé en 2003 permet de disposer à nouveau de l’intégrale des 23 motets dans une version très subtile où des chanteurs experts du chant a capella chantent aussi bien seuls qu’avec le support remarquable de quelques instrumentistes de talent. Ces œuvres présentent la particularité d’être polytextuelles, c’est à dire que chaque voix chante son propre texte. Musica Nova a fait le choix fort intéressant de présenter plusieurs versions de certains des motets, en mettant à chaque fois l’accent sur une autre voix.
Ce n’est certes pas une musique très facile, car si les textes de Machaut sont d’une extrême richesse, il compose de manière austère, ce qui peut dérouter l’auditeur non averti. Il faut se mettre en situation, fermer les yeux et s’imaginer assis avec quelque amateur proche dans la fraîcheur d’une petite église romane, alors qu’un soleil ardent écrase la campagne environnante. Une église de pierre blonde en Bourgogne pour pleurer sur le sort du royaume ravagé par la guerre de Cent Ans (motets 21 et 22, le cloître de Saint Bertrand de Comminges où se serait réfugiée, pour nous conter ses malheurs, la femme battue du motet 16 ou encore à Serrabone pour le 23e At te suspiramus gementes et flentes. La richesse cachée de cette extraordinaire composition poétique et musicale apparaît alors évidente et l’émotion est au rendez-vous alors qu’on s’imaginait dans un plaisir plutôt intellectuel.
Danielle Anex-Cabanis
Musica Nova
2 CD AEON
(réédition enregistrement de 2002)
Ce n’est certes pas une musique très facile, car si les textes de Machaut sont d’une extrême richesse, il compose de manière austère, ce qui peut dérouter l’auditeur non averti. Il faut se mettre en situation, fermer les yeux et s’imaginer assis avec quelque amateur proche dans la fraîcheur d’une petite église romane, alors qu’un soleil ardent écrase la campagne environnante. Une église de pierre blonde en Bourgogne pour pleurer sur le sort du royaume ravagé par la guerre de Cent Ans (motets 21 et 22, le cloître de Saint Bertrand de Comminges où se serait réfugiée, pour nous conter ses malheurs, la femme battue du motet 16 ou encore à Serrabone pour le 23e At te suspiramus gementes et flentes. La richesse cachée de cette extraordinaire composition poétique et musicale apparaît alors évidente et l’émotion est au rendez-vous alors qu’on s’imaginait dans un plaisir plutôt intellectuel.
Danielle Anex-Cabanis
Musica Nova
2 CD AEON
(réédition enregistrement de 2002)
Publié le 29/06/2011 à 10:44, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.