Halle aux grains
> 13 janvier
Du classique décoiffant
Ivàn Fischer, Budapest Festival Orchestra
Photos Budapest Festival Orchestra
A la tête du Budapest Festival Orchestra, Ivàn Fischer proposait un beau programme plutôt conventionnel. C’était mal connaître ces talentueux musiciens que de ne pas prévoir la surprise et plus… Spécialiste de la mise en scène de l’orchestre, le chef jaillit littéralement de ses musiciens qui ont entamé le Scherzo à la russe de Stravinski, ainsi nommé en souvenir d’une œuvre pareillement intitulée de Tchaikovski et destiné à un orchestre de jazz, créant le mouvement qui se poursuit dans le Tango du même Stravinski que dansent avec une maîtrise parfaite une très jolie violoniste avec un de ses collègues, lui aussi excellent danseur. L’inspiration est manifestement latino. Foin donc des compétences monomaniaques au profit d’un pluralisme en l’occurrence réussi. Le public est séduit. L’interprétation très subtile de la Symphonie 92, dite d’Oxford, de Joseph Haydn est toute en finesse, avec une formation réduite. Bois et cuivres se détachent subtilement des cordes elles-mêmes interprètes tout en finesse d’une partition raffinée dans laquelle chaque mouvement prépare subtilement suivant, par des liens en filigrane. Haydn savait fort bien alterner moments de tension extrême et les sonorités apaisées de la sérénité, ce que les Hongrois de ce soir nous offrent avec beaucoup de finesse.
Le meilleur restait à venir avec le somptueux Concerto pour orchestre de Béla Bartok qui l’a composé en exil et dans lequel il met son point d’honneur à valoriser chaque instrument, donc chaque musicien. On est tour à tour subjugué par des effets de masses et des exécutions particulières raffinées à souhait, avec ce mélange subtil de réminiscences de musiques populaires que Bartok connaissait si bien et d’inventions qui lui sont propres. Des applaudissements enthousiastes saluent cette dernière prestation suivie de deux bis aussi réussis l’un que l’autre: d’abord le très joli Interlude de Cavaleria Rusticana et ensuite dans une version jouée et chantée par les musiciens de la Polka paysanne de Johann Strauss. C’est gai, enlevé, on se sépare ravis d’une soirée que l’on attendait bonne, mais qui s’avère bien plus que cela. Les enfants diraient «c’est trop bon… »
Danielle Anex-Cabanis
Le meilleur restait à venir avec le somptueux Concerto pour orchestre de Béla Bartok qui l’a composé en exil et dans lequel il met son point d’honneur à valoriser chaque instrument, donc chaque musicien. On est tour à tour subjugué par des effets de masses et des exécutions particulières raffinées à souhait, avec ce mélange subtil de réminiscences de musiques populaires que Bartok connaissait si bien et d’inventions qui lui sont propres. Des applaudissements enthousiastes saluent cette dernière prestation suivie de deux bis aussi réussis l’un que l’autre: d’abord le très joli Interlude de Cavaleria Rusticana et ensuite dans une version jouée et chantée par les musiciens de la Polka paysanne de Johann Strauss. C’est gai, enlevé, on se sépare ravis d’une soirée que l’on attendait bonne, mais qui s’avère bien plus que cela. Les enfants diraient «c’est trop bon… »
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 18/01/2011 à 08:58, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.