David Fray aborde Mozart avec un véritable bonheur. Il fait preuve dans cet enregistrement des Concertos 22 et 25 d’une quasi parfaite compréhension de l’art si complexe du maître de Salzbourg. Le texte de sa notice en témoigne. Sa lecture toute de distinction et d’élégance, s’impose par un art du dialogue. Phrasé précis, belles cadences, tout ici est luxe et volupté.
Car, pour le calme, il ne faudrait pas compter sur le Philharmonia Orchestra, dirigé avec passion par Jaap van Zweden. L’introduction de l’andante du Concerto 22 est placée sous le signe de la profondeur, de la grandeur. Ah, les magnifiques phrases de cor! Une lenteur du meilleur aloi montre un Mozart imposant, car témoin de l’humanité.
Dans le Concerto 25, traité à la manière d’un opéra, David Fray déploie à nouveau un style aussi efficace que libertin dans des dialogues vifs, coquins, en un mot brillants.
De la belle ouvrage, peut-être trop parfaite?

Marc Laborde

1 CD Virgin classics