Halle aux grains
> 3 décembre
Braises et embruns
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photo Patrice Nin
Tugan Sokhiev, direction
Comportant moins de cinquante opus l’Œuvre de Gyorgy Kurtàg, dont seules quelques pièces sont dédiées à l’orchestre, est toujours ciselée avec le plus grand soin et quasi unique dans sa forme et dans sa matière. Stele pour grand orchestre, écrite pour le Berliner Philharmoniker de Claudio Abbado en 1994, est, comme son nom le laisse deviner, une belle et ample élégie parcourue de déflagrations de rêves de bataille et de plaintes lointaines de gisants expirants; l’atmosphère en reste toujours mystérieuse et poétique. L’Orchestre du Capitole aux mains d’un Tugan Sokhiev des grands jours rend parfaitement cette atmosphère et dévoile subtilement le chemin de l’espoir céleste qui y apparaît à la fin.
Les quatre interludes marins de Peter Grimes, opéra de Benjamin Britten, dessinent des paysages marins immobiles ou au contraire tempétueux mais toujours illustrés avec une acuité et une vérité supérieures rappelant le meilleur Turner. Là aussi nôtre orchestre et son chef charismatique, mélant couleurs et émotions, gros traits et infimes détails, s’y révèlent de grands peintres.
Ecrite à 19 ans, et déjà chef d’œuvre imposant, la première symphonie de Dimitri Chostakovitch, aussi exubérante que tragique, aussi animée qu’inquiète, aussi ironique que majestueuse, mais avant tout très personnelle, devient, sous la baguette ô combien inspirée de Tugan Sokhiev, un torrent de lave dévastateur qui arrache quasiment l’âme de ses auditeurs.
Jean-Félix Marquette
Comportant moins de cinquante opus l’Œuvre de Gyorgy Kurtàg, dont seules quelques pièces sont dédiées à l’orchestre, est toujours ciselée avec le plus grand soin et quasi unique dans sa forme et dans sa matière. Stele pour grand orchestre, écrite pour le Berliner Philharmoniker de Claudio Abbado en 1994, est, comme son nom le laisse deviner, une belle et ample élégie parcourue de déflagrations de rêves de bataille et de plaintes lointaines de gisants expirants; l’atmosphère en reste toujours mystérieuse et poétique. L’Orchestre du Capitole aux mains d’un Tugan Sokhiev des grands jours rend parfaitement cette atmosphère et dévoile subtilement le chemin de l’espoir céleste qui y apparaît à la fin.
Les quatre interludes marins de Peter Grimes, opéra de Benjamin Britten, dessinent des paysages marins immobiles ou au contraire tempétueux mais toujours illustrés avec une acuité et une vérité supérieures rappelant le meilleur Turner. Là aussi nôtre orchestre et son chef charismatique, mélant couleurs et émotions, gros traits et infimes détails, s’y révèlent de grands peintres.
Ecrite à 19 ans, et déjà chef d’œuvre imposant, la première symphonie de Dimitri Chostakovitch, aussi exubérante que tragique, aussi animée qu’inquiète, aussi ironique que majestueuse, mais avant tout très personnelle, devient, sous la baguette ô combien inspirée de Tugan Sokhiev, un torrent de lave dévastateur qui arrache quasiment l’âme de ses auditeurs.
Jean-Félix Marquette
Publié le 08/12/2010 à 10:48, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.