Théâtre des Champs Elysées - Paris
> 29 novembre
Ensorcelante Alcina !
Photos Fred Toulet - Opéra national de Paris
Alcina est peut être un des plus beaux opéras de Haendel tant par sa richesse musicale que par la beauté et la variété de ses arias. Pour mieux la servir, Marc Minkowski a réuni un plateau vocal d’exception autour de ses Musiciens du Louvre. Arrivant tout droit du Staatsoper de Vienne, où elle a bénéficié d’une mise en scène, cette production d’Alcina entreprend une tournée en version concert débutant ce soir au TCE.
Et si on pu ressentir pour certains interprètes, ce qui peut être attribué à un léger début de fatigue, la distribution voulu par Marc Minkowski révèle une certaine audace (payante), dans le choix d’Oberto, un enfant des Wiener Sängerknaben, Shintaro Nakajima, et des perles précieuses, dont la plus somptueuse est bien l’Alcina d’Anja Harteros.
Sous la direction attentive et bienveillante de Marc Minkowski les Musiciens du Louvre nous ont offert des instants à la beauté fulgurante. Les couleurs et nuances du théorbe, du clavecin et des flûtes ont été un véritable enchantement. Le 1e violoncelle a apporté une émotion d’une rare intensité à l’air de Morgana «Credete al mio dolore» et tout au long de la soirée, il a été une source d’énergie au cœur de l’orchestre.
Libéré de la partition, les chanteurs ont joué leur rôle avec conviction. On retiendra donc tout particulièrement l’ensorcelante Alcina d’Anja Harteros. Son timbre aux aigus cristallins et aux graves envoutants et tragiques lui ont permis d’exprimer toute la souffrance de cette femme qui sommeille en Alcina. Elle a été une amante dont la magie vient de son pouvoir de séduction et non de formules secrètes et vénéneuses.
Le Ruggiero de Vessilina Kasarova, manquait parfois d’élégance scénique et de vaillance vocale, avec des ruptures entre les registres. Mais dans les airs les plus tendres «Mi lusinga» ou «Verdi prati» la grande artiste a su nous émouvoir.
Dans le rôle de Morgana, Verónica Cangemi a fait preuve d’une fragilité lumineuse. Loin des Morgana à la limite du comique ou vindicative, elle nous en a donné une vision plus sensible et émotive. Dans «Tornami a vagheggiar», elle nous a emporté dans son doux délire amoureux.
Le très jeune Shintaro Nakajima a été une des plus belles surprises de cette soirée. Dans le rôle d’Oberto, il a fait preuve d’une grande témérité et de cette expressivité si sincère de la jeunesse. Son ardeur et sa force de conviction ont donné à son personnage une vérité rare.
Dans le reste de la distribution seule Kristina Hammarström dans le rôle de Bradamante a semblé plus en retrait en raison d’une projection un peu confidentielle.
Luca Tittoto (Melisso) et Benjamin Bruns (Oronte) étant parfaitement à l’aise dans les deux seuls rôles masculins. Le chœur des Musiciens du Louvre a dans ses quelques interventions fait preuve d’un bel engagement et d’une réelle justesse d’expression.
Marc Minkowski nous a permis d’entendre ce soir, une ensorcelante Alcina, veillant et soutenant la merveilleuse complicité entre musiciens et chanteurs.
Monique Parmentier
Et si on pu ressentir pour certains interprètes, ce qui peut être attribué à un léger début de fatigue, la distribution voulu par Marc Minkowski révèle une certaine audace (payante), dans le choix d’Oberto, un enfant des Wiener Sängerknaben, Shintaro Nakajima, et des perles précieuses, dont la plus somptueuse est bien l’Alcina d’Anja Harteros.
Sous la direction attentive et bienveillante de Marc Minkowski les Musiciens du Louvre nous ont offert des instants à la beauté fulgurante. Les couleurs et nuances du théorbe, du clavecin et des flûtes ont été un véritable enchantement. Le 1e violoncelle a apporté une émotion d’une rare intensité à l’air de Morgana «Credete al mio dolore» et tout au long de la soirée, il a été une source d’énergie au cœur de l’orchestre.
Libéré de la partition, les chanteurs ont joué leur rôle avec conviction. On retiendra donc tout particulièrement l’ensorcelante Alcina d’Anja Harteros. Son timbre aux aigus cristallins et aux graves envoutants et tragiques lui ont permis d’exprimer toute la souffrance de cette femme qui sommeille en Alcina. Elle a été une amante dont la magie vient de son pouvoir de séduction et non de formules secrètes et vénéneuses.
Le Ruggiero de Vessilina Kasarova, manquait parfois d’élégance scénique et de vaillance vocale, avec des ruptures entre les registres. Mais dans les airs les plus tendres «Mi lusinga» ou «Verdi prati» la grande artiste a su nous émouvoir.
Dans le rôle de Morgana, Verónica Cangemi a fait preuve d’une fragilité lumineuse. Loin des Morgana à la limite du comique ou vindicative, elle nous en a donné une vision plus sensible et émotive. Dans «Tornami a vagheggiar», elle nous a emporté dans son doux délire amoureux.
Le très jeune Shintaro Nakajima a été une des plus belles surprises de cette soirée. Dans le rôle d’Oberto, il a fait preuve d’une grande témérité et de cette expressivité si sincère de la jeunesse. Son ardeur et sa force de conviction ont donné à son personnage une vérité rare.
Dans le reste de la distribution seule Kristina Hammarström dans le rôle de Bradamante a semblé plus en retrait en raison d’une projection un peu confidentielle.
Luca Tittoto (Melisso) et Benjamin Bruns (Oronte) étant parfaitement à l’aise dans les deux seuls rôles masculins. Le chœur des Musiciens du Louvre a dans ses quelques interventions fait preuve d’un bel engagement et d’une réelle justesse d’expression.
Marc Minkowski nous a permis d’entendre ce soir, une ensorcelante Alcina, veillant et soutenant la merveilleuse complicité entre musiciens et chanteurs.
Monique Parmentier
Publié le 03/12/2010 à 09:37, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.