Halle aux grains
> 27 octobre

Recital Cecilia Bartoli

Attendue par une salle conquise d’avance, Cecilia Bartoli a comblé son public avec quelques clins d’oeil de mise en scène soft, la diva fait une entrée décidée: elle nous veut tous avec elle, elle capte les regards et joue à fond la séduction. Elle changera même de tenue pendant l’entracte. Mais si l’on peut risquer une comparaison avec l’art culinaire c’est de la mise en bouche… Le vrai menu est divin. Eclectique et lui permettant de montrer les nombreuses facettes de son talent, son programme passe d’un air à l’autre avec élégance, sensualité et virtuosité rivalisent. Accompagnée par l’orchestre La Scintilla émanation de l’orchestre de l’opéra de Zürich, elle illustre tout l’art de Haendel avec un vibrato et un legato qui n’appartiennent qu’à elle. Elle excelle dans les airs d’Armida ou d’Adelaide. Elle est tantôt furie tantôt passion et elle est servie à la perfection par les solistes de l’orchestre qu’ils soient flûtistes ou hauboïstes. Elle soulève la salle qui lui réserve une longue «standing ovation» après deux bis qui furent un magnifique cadeau (un extrait de Il trionfo del tempo de Haendel et un air de Porpora). Les légères réserves sur son CD Sacrificium n’ont plus cours, la diva fut sublime. Qu’elle nous revienne vite!
L’orchestre ne se contente pas d’accompagner puisqu’il offre en interlude les ouvertures de Giulio Cesare et du Trionfo del tempo. S’y ajoutent une ouverture de Porpora ainsi qu’une autre due Francesco Maria Veracini.
Les auditeurs sont sortis comme malgré eux, bouleversés et charmés…

Danielle Anex-Cabanis

Publié le 09/11/2010 à 09:28, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.