Daniel Meylan, orgue
Hommage à Albert Schweitzer et Œuvres de Bach

CD Hortus
Albert Schweitzer (1875-1965) est une personnalité marquante par sa polyvalence. Médecin, il a œuvré par son œuvre humanitaire en Afrique. Organiste et musicologue, il a contribué à une meilleure compréhension de l’œuvre pour orgue de Bach. Prix Nobel de la paix en 1952, il est reconnu pour son combat en faveur de l’Humanité. Il était également pasteur et théologien.
Daniel Meylan a rendu hommage à cette figure majeure du monde de l’orgue en jouant l’intégrale de l’œuvre Bach en vingt et un récitals, performance remarquable. Nous en retrouvons une partie dans ce CD entièrement dédié au Cantor de Leipzig.
Commençons par évoquer l’orgue choisi pour ce récital. Il s’agit d’un instrument historique de 1734, donc contemporain de Bach et situé en Basse-Saxe. C’est bien sûr le choix parfait. Les sonorités servent au mieux cette écriture musicale dense. Les pleins-jeux sont majestueux sans être écrasants, les registres de détail font ressortir avec bonheur les mélodies des chorals.
Le programme débute par la Grande Fantaisie et fugue en sol mineur BWV 542. Cheval de bataille de tous les organistes, cette pièce magistrale est jouée avec la théâtralité que demande le style baroque, souvent appelé Stylus Phantasticus du fait de son caractère fantasque. La fugue est interprétée avec rigueur, chaque ligne du contrepoint pouvant être suivie par l’auditeur sans effort.
Il se conclut par le Prélude et fugue en do majeur BWV 547. Le tempo bien maîtrisé du prélude rend toute la majesté de l’œuvre quand la fugue est menée sereinement mais toujours avec une grande maîtrise.
Plusieurs chorals nous permettent ensuite d’entendre des jeux plus doux. Les fonds moelleux donnent aux mutations ou aux anches douces un superbe relief qui laisse chanter magnifiquement la mélodie du choral. Schweitzer, également pasteur protestant, a donné un éclairage nouveau à ces pièces, remplies de spiritualité et nul doute que Daniel Meylan s’est imprégné de ces analyses musicologiques et théologiques pour mieux les jouer.
Enfin, la Pastorale en fa majeur BWV 590 nous plonge dans l’atmosphère de Noël et de la crèche. Un très beau moment de fraîcheur.
À l’issue de l’écoute de ce CD, deux mots viennent à l’esprit. Rigueur et humilité. Rigueur de l’interprète, qui nous restitue avec une fidélité parfaite l’écriture si profonde de Bach. Humilité dans les choix d’interprétation, celle-ci ne cédant jamais à l’emphase ou à la facilité.
Un très bel hommage à Albert Schweitzer porté par un organiste de grand talent.
Pierre-Jean Schoen
Albert Schweitzer (1875-1965) est une personnalité marquante par sa polyvalence. Médecin, il a œuvré par son œuvre humanitaire en Afrique. Organiste et musicologue, il a contribué à une meilleure compréhension de l’œuvre pour orgue de Bach. Prix Nobel de la paix en 1952, il est reconnu pour son combat en faveur de l’Humanité. Il était également pasteur et théologien.
Daniel Meylan a rendu hommage à cette figure majeure du monde de l’orgue en jouant l’intégrale de l’œuvre Bach en vingt et un récitals, performance remarquable. Nous en retrouvons une partie dans ce CD entièrement dédié au Cantor de Leipzig.
Commençons par évoquer l’orgue choisi pour ce récital. Il s’agit d’un instrument historique de 1734, donc contemporain de Bach et situé en Basse-Saxe. C’est bien sûr le choix parfait. Les sonorités servent au mieux cette écriture musicale dense. Les pleins-jeux sont majestueux sans être écrasants, les registres de détail font ressortir avec bonheur les mélodies des chorals.
Le programme débute par la Grande Fantaisie et fugue en sol mineur BWV 542. Cheval de bataille de tous les organistes, cette pièce magistrale est jouée avec la théâtralité que demande le style baroque, souvent appelé Stylus Phantasticus du fait de son caractère fantasque. La fugue est interprétée avec rigueur, chaque ligne du contrepoint pouvant être suivie par l’auditeur sans effort.
Il se conclut par le Prélude et fugue en do majeur BWV 547. Le tempo bien maîtrisé du prélude rend toute la majesté de l’œuvre quand la fugue est menée sereinement mais toujours avec une grande maîtrise.
Plusieurs chorals nous permettent ensuite d’entendre des jeux plus doux. Les fonds moelleux donnent aux mutations ou aux anches douces un superbe relief qui laisse chanter magnifiquement la mélodie du choral. Schweitzer, également pasteur protestant, a donné un éclairage nouveau à ces pièces, remplies de spiritualité et nul doute que Daniel Meylan s’est imprégné de ces analyses musicologiques et théologiques pour mieux les jouer.
Enfin, la Pastorale en fa majeur BWV 590 nous plonge dans l’atmosphère de Noël et de la crèche. Un très beau moment de fraîcheur.
À l’issue de l’écoute de ce CD, deux mots viennent à l’esprit. Rigueur et humilité. Rigueur de l’interprète, qui nous restitue avec une fidélité parfaite l’écriture si profonde de Bach. Humilité dans les choix d’interprétation, celle-ci ne cédant jamais à l’emphase ou à la facilité.
Un très bel hommage à Albert Schweitzer porté par un organiste de grand talent.
Pierre-Jean Schoen
Publié le 16/12/2025 à 17:47.