Carlos Païta
Tchaïkovski

2 CD Palais des Dégustateurs.
Du chef Carlos Païta, décédé en 2015, voici des enregistrements déjà anciens de pages symphoniques de Tchaïkovski, qui s’est magistralement illustré dans ce genre auquel il donne une chatoyance grandiose en même temps qu’elles sont une sorte de récit autobiographique dans lequel le musicien exprime ses passions, ses souffrances, notamment face à l’incompréhension dont il se sent la victime. Il ne peut exprimer sa vraie nature. Pourtant, il avait écrit combien il était important de savoir jouir du bonheur des autres, qui pouvait en quelque sorte absorber notre peine. Si les symphonies, surtout la 4e s’inscrivent bien dans le mouvement de la musique à programme, le compositeur n’enferme pas l’auditeur, libre de ressentir ses propres émotions sans devoir nécessairement se couler dans les siennes. Le procédé est très bien maîtrisé dans la 6e symphonie, bien nommée «la Pathétique».
À l’instar du groupe des Cinq et de leur perception «nationaliste» de la musique, Tchaïkovski, tout en utilisant la riche palette des ressources de la musique populaire, apprécie et comprend la musique de l’Europe occidentale, tout comme les auteurs occidentaux, ainsi Shakespeare, et n’hésite pas à s’en inspirer. Le chef propose «Roméo et Juliette», ainsi que la suite de «Hamlet». Retour au nationalisme avec la «Marche slave», qui célèbre une difficile victoire contre les Turcs. Le compositeur réussit un dosage subtil de ses différentes sources d’inspiration, ce qui donne à sa musique un tour nécessairement original. Fasciné manifestement par cette richesse et cette diversité, le chef met en œuvre une palette de sonorités graves et joyeuses, qui évoquent des sentiments contradictoires, des évènements variés dont il cherche à littéralement imprégner l’auditeur. À cela s’ajoute le charmant «Capriccio italien», dont le compositeur était très fier, évoquant ses sources populaires et dont la création à Moscou sous la direction de Rubinstein fut un grand succès.
Cette réédition est bienvenue. Même si elle ne s’impose certainement pas comme la référence, elle est passionnante et donne envie d’écouter d’autres approches…
Danielle Anex-Cabanis
Du chef Carlos Païta, décédé en 2015, voici des enregistrements déjà anciens de pages symphoniques de Tchaïkovski, qui s’est magistralement illustré dans ce genre auquel il donne une chatoyance grandiose en même temps qu’elles sont une sorte de récit autobiographique dans lequel le musicien exprime ses passions, ses souffrances, notamment face à l’incompréhension dont il se sent la victime. Il ne peut exprimer sa vraie nature. Pourtant, il avait écrit combien il était important de savoir jouir du bonheur des autres, qui pouvait en quelque sorte absorber notre peine. Si les symphonies, surtout la 4e s’inscrivent bien dans le mouvement de la musique à programme, le compositeur n’enferme pas l’auditeur, libre de ressentir ses propres émotions sans devoir nécessairement se couler dans les siennes. Le procédé est très bien maîtrisé dans la 6e symphonie, bien nommée «la Pathétique».
À l’instar du groupe des Cinq et de leur perception «nationaliste» de la musique, Tchaïkovski, tout en utilisant la riche palette des ressources de la musique populaire, apprécie et comprend la musique de l’Europe occidentale, tout comme les auteurs occidentaux, ainsi Shakespeare, et n’hésite pas à s’en inspirer. Le chef propose «Roméo et Juliette», ainsi que la suite de «Hamlet». Retour au nationalisme avec la «Marche slave», qui célèbre une difficile victoire contre les Turcs. Le compositeur réussit un dosage subtil de ses différentes sources d’inspiration, ce qui donne à sa musique un tour nécessairement original. Fasciné manifestement par cette richesse et cette diversité, le chef met en œuvre une palette de sonorités graves et joyeuses, qui évoquent des sentiments contradictoires, des évènements variés dont il cherche à littéralement imprégner l’auditeur. À cela s’ajoute le charmant «Capriccio italien», dont le compositeur était très fier, évoquant ses sources populaires et dont la création à Moscou sous la direction de Rubinstein fut un grand succès.
Cette réédition est bienvenue. Même si elle ne s’impose certainement pas comme la référence, elle est passionnante et donne envie d’écouter d’autres approches…
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 24/02/2025 à 23:06, mis à jour le 19/03/2025 à 18:57.