Orchestre des Pays de Savoie
Mozart : Symphonies 33, 35 et 36

CD NoMadMusic.
Les trois symphonies proposées par l’Orchestre des Pays de Savoie ont en commun d’avoir été composée par Mozart alors qu’il avait sous les yeux des paysages des Alpes autrichiennes, qui ont certainement inspiré son imagination.
Mozart compose la Symphonie n°33 en si bémol majeur, KV 319, après être revenu à Salzbourg à la suite de ses séjours à Mannheim et Paris. Ses rapports avec l’archevêque sont exécrables, mais cela n’empêche pas le compositeur d’offrir une œuvre pleine de vie et d’imagination. D’abord écrite en trois mouvements, elle est complétée par un menuet avant le Finale pour plaire aux Viennois habitués aux symphonies en quatre mouvements. Signalons que pendant le développement du 1e mouvement un motif de quatre notes annonce la Symphonie n°41 dite Jupiter. L’interprétation proposée intègre avec bonheur les quatre mouvements de cette symphonie très brève, offre une version jeune et pleine de fougue de cette œuvre du jeune Mozart.
La Symphonie n°35 en ré majeur, KV 385, dite Haffner, est certes composée à Vienne, mais c’est en l’honneur du bourgmestre de Salzbourg, Sigmund Haffner, que Mozart compose d’abord une Sérénade, qu’il transforme ensuite en symphonie, créée à Vienne en 1783. Il y a mis «un élan impétueux». Il vient de composer l’Enlèvement au Sérail, dont il reprend l’air d’Osmin, et se régale manifestement dans des acrobaties instrumentales éblouissantes. L’orchestre et son chef restituent avec talent ce foisonnement musical qui préfigure les Noces de Figaro. Le chef a choisi de respecter la partition d’origine, sans flûtes ni clarinettes. L’interprétation est jubilatoire, colorée et très vivante, on est heureusement loin d’un Mozart parfois statufié qui en deviendrait presque terne.
Enfin la Symphonie n°35 en do majeur, KV 425, dite Linz, a été composée par Mozart, rentrant de Salzburg après son mariage avec Constance Weber, qu’il est allé présenter à son père, fort grognon… Il fait étape à Linz, invité par le comte de Thun, qui entend organiser un concert en son honneur. Mozart avait accepté moyennant la possibilité de composer une nouvelle symphonie. Il le fait en quatre jours et c’est un chef d’œuvre. Non sans audace, il démarre par un adagio à la manière de Haydn, qu’il révérait, et utilise trompettes et timbales de manière très originale dans le deuxième mouvement, avant de retrouver un style proche de la symphonie Haffner.
Là encore, les interprètes s’en donnent à cœur joie et font passer ce sentiment de plénitude et de bonheur que Mozart excellait à créer. La direction est précise et il est manifeste que les musiciens sont en parfaite harmonie avec leur chef.
Un bel enregistrement.
Danielle Anex-Cabanis
Les trois symphonies proposées par l’Orchestre des Pays de Savoie ont en commun d’avoir été composée par Mozart alors qu’il avait sous les yeux des paysages des Alpes autrichiennes, qui ont certainement inspiré son imagination.
Mozart compose la Symphonie n°33 en si bémol majeur, KV 319, après être revenu à Salzbourg à la suite de ses séjours à Mannheim et Paris. Ses rapports avec l’archevêque sont exécrables, mais cela n’empêche pas le compositeur d’offrir une œuvre pleine de vie et d’imagination. D’abord écrite en trois mouvements, elle est complétée par un menuet avant le Finale pour plaire aux Viennois habitués aux symphonies en quatre mouvements. Signalons que pendant le développement du 1e mouvement un motif de quatre notes annonce la Symphonie n°41 dite Jupiter. L’interprétation proposée intègre avec bonheur les quatre mouvements de cette symphonie très brève, offre une version jeune et pleine de fougue de cette œuvre du jeune Mozart.
La Symphonie n°35 en ré majeur, KV 385, dite Haffner, est certes composée à Vienne, mais c’est en l’honneur du bourgmestre de Salzbourg, Sigmund Haffner, que Mozart compose d’abord une Sérénade, qu’il transforme ensuite en symphonie, créée à Vienne en 1783. Il y a mis «un élan impétueux». Il vient de composer l’Enlèvement au Sérail, dont il reprend l’air d’Osmin, et se régale manifestement dans des acrobaties instrumentales éblouissantes. L’orchestre et son chef restituent avec talent ce foisonnement musical qui préfigure les Noces de Figaro. Le chef a choisi de respecter la partition d’origine, sans flûtes ni clarinettes. L’interprétation est jubilatoire, colorée et très vivante, on est heureusement loin d’un Mozart parfois statufié qui en deviendrait presque terne.
Enfin la Symphonie n°35 en do majeur, KV 425, dite Linz, a été composée par Mozart, rentrant de Salzburg après son mariage avec Constance Weber, qu’il est allé présenter à son père, fort grognon… Il fait étape à Linz, invité par le comte de Thun, qui entend organiser un concert en son honneur. Mozart avait accepté moyennant la possibilité de composer une nouvelle symphonie. Il le fait en quatre jours et c’est un chef d’œuvre. Non sans audace, il démarre par un adagio à la manière de Haydn, qu’il révérait, et utilise trompettes et timbales de manière très originale dans le deuxième mouvement, avant de retrouver un style proche de la symphonie Haffner.
Là encore, les interprètes s’en donnent à cœur joie et font passer ce sentiment de plénitude et de bonheur que Mozart excellait à créer. La direction est précise et il est manifeste que les musiciens sont en parfaite harmonie avec leur chef.
Un bel enregistrement.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 13/02/2025 à 08:09.