Notre sélection pour les fêtes
Broadway Rhapsody
Cyrille Dubois et Arte Combo
Œuvres de George Gershwin, Kurt Weill. Chant: Cyrille Dubois Ensemble ArteCombo. Flûte: Mayu Sato Brémaud, Hautbois: Baptiste Gibier , Clarinette: Romy Bischoff / Julie Dufossez, Cor: Cyril Normand, Basson: Frank Sibold, Piano: Michaël Ertzscheid. Mise en scène, livret: Jean Michel Fournereau. CD NoMadMusic
C’est l’enregistrement des chansons et de la musique d’un spectacle qui raconte l’histoire d’un chanteur qui chante à Broadway. La comédie musicale imaginée par des musiciens complices et audacieux, qui réfutent la partition entre musique classique et musique de jazz ou comédie musicale se déroule à New-York de nos jours, mais ressuscite un âge d’or indépassé. Voici son résumé emprunté au site d’un des théâtres où le spectacle se joue cet automne: «Samuel est un jeune chanteur français qui débarque à Broadway pour prendre possession d’un théâtre hérité de son grand-père. Alors qu’il entre dans le lieu, il découvre la partition d’un des succès de ce grand-père qui avait été le «French Lover» des années d’or d’Hollywood. Autour de lui, les fantômes du théâtre semblent reprendre vie… »
Ce dont l’enregistrement témoigne est la qualité d’une bande son, de son punch, de sa fantaisie. Comme le montre joliment l’affiche de couverture, l’équipe crève l’écran et s’en donne à cœur joie. Les arrangements remarquables de standards pétillent ou s’ombrent d’une délicate nostalgie, faisant revivre les heures glorieuses d’une époque brillante et inventive. L’Ouverture met des fourmis dans les jambes, virevolte et danse. Et Cyrille Dubois, voix de velours et rythme à fleur de peau, est le charme même. La tenue de My Ship par exemple ou de Stay Welle démontre quel styliste il est et le soin qu’il apporte à ses prestations vocales. Il sert chacun des airs dans un engagement sans faille, mais en variant joliment les couleurs et les registres. Le célèbre Swanee se révèle à cet égard un modèle de finesse conduit avec maestria. Lost in the stars est magnifique d’intensité, et Summertime un moment musical poétique et troublant. Tous les musiciens méritent d’être nommés, tant les sonorités, chaleureuses, dessinent des climats propres à accueillir les états d’âme du héros. Le très attendu Mack the Knife manifeste la largeur de leur palette et l’efficacité d’une interprétation en demi teintes. La parodie de By Strauss est brillante, et la Rhapsody in Blue énergique se développe avec esprit. Les soli accompagnant It ain’t Necessarily So constituent un écrin pour ce chef d’œuvre, joué et chanté avec une variété de tons qui éblouit et enchante.
Un album original, élégant et rythmé, au service d’œuvres de Gershwin et Kurt Weill choisies avec goût et interprétées avec une intégrité exemplaire. Les soirs de spleen, à écouter sans modération.
Jean Jordy
C’est l’enregistrement des chansons et de la musique d’un spectacle qui raconte l’histoire d’un chanteur qui chante à Broadway. La comédie musicale imaginée par des musiciens complices et audacieux, qui réfutent la partition entre musique classique et musique de jazz ou comédie musicale se déroule à New-York de nos jours, mais ressuscite un âge d’or indépassé. Voici son résumé emprunté au site d’un des théâtres où le spectacle se joue cet automne: «Samuel est un jeune chanteur français qui débarque à Broadway pour prendre possession d’un théâtre hérité de son grand-père. Alors qu’il entre dans le lieu, il découvre la partition d’un des succès de ce grand-père qui avait été le «French Lover» des années d’or d’Hollywood. Autour de lui, les fantômes du théâtre semblent reprendre vie… »
Ce dont l’enregistrement témoigne est la qualité d’une bande son, de son punch, de sa fantaisie. Comme le montre joliment l’affiche de couverture, l’équipe crève l’écran et s’en donne à cœur joie. Les arrangements remarquables de standards pétillent ou s’ombrent d’une délicate nostalgie, faisant revivre les heures glorieuses d’une époque brillante et inventive. L’Ouverture met des fourmis dans les jambes, virevolte et danse. Et Cyrille Dubois, voix de velours et rythme à fleur de peau, est le charme même. La tenue de My Ship par exemple ou de Stay Welle démontre quel styliste il est et le soin qu’il apporte à ses prestations vocales. Il sert chacun des airs dans un engagement sans faille, mais en variant joliment les couleurs et les registres. Le célèbre Swanee se révèle à cet égard un modèle de finesse conduit avec maestria. Lost in the stars est magnifique d’intensité, et Summertime un moment musical poétique et troublant. Tous les musiciens méritent d’être nommés, tant les sonorités, chaleureuses, dessinent des climats propres à accueillir les états d’âme du héros. Le très attendu Mack the Knife manifeste la largeur de leur palette et l’efficacité d’une interprétation en demi teintes. La parodie de By Strauss est brillante, et la Rhapsody in Blue énergique se développe avec esprit. Les soli accompagnant It ain’t Necessarily So constituent un écrin pour ce chef d’œuvre, joué et chanté avec une variété de tons qui éblouit et enchante.
Un album original, élégant et rythmé, au service d’œuvres de Gershwin et Kurt Weill choisies avec goût et interprétées avec une intégrité exemplaire. Les soirs de spleen, à écouter sans modération.
Jean Jordy
Publié le 03/12/2024 à 20:31, mis à jour le 03/12/2024 à 20:56.