Halle aux Grains
> 15 octobre
Passacaille de la Follie
Philippe Jaroussky et l’Arpeggiata
Christina Pluhar, direction
Dans le compte rendu du CD enregistré par le artistes sur ce programme, j’avais émis quelques réserves, notamment parce que les deux artistes, malgré tout leur talent, donnaient le sentiment de proposer un produit, excellent, mais en quelque sorte trop bien ficelé et formaté. ! Le concert a balayé ces regrets. Ce programme d’airs de la première moitié du XVIIe français, dont l’aristocratie et la cour se délectaient malgré les troubles du temps. C’est le moment où s’épanouit l’air de cour en même temps que se développe un intérêt croissant pour le luth et tous les instruments de chambre. Les élites sociales ont un goût pour la conversation raffinée, dont les excès ont inspiré à Molière Les Précieuses ridicules. C’est la rencontre de cet intérêt littéraire et du développement d’un nouveau genre musical qui est à l’origine de la poésie amoureuse mise en musique qu’apprécient tous les privilégiés qui en jouissent en oubliant les turbulences et turpitudes du temps.
Le Dieu-Amour est le trublion par excellence, lançant ses flèches et se riant des conséquences observe les drames qu’il provoque. Poètes et compositeurs s’en emparent et de cette collaboration naissent des œuvres passionnées, quand ce n’est pas exaltées, mais qui restent soumises aux codes de la bienséance qu’exige la vie de cour.
Les deux amis et complices que sont Philippe Jaroussky et Christina Pluhar se déchaînent dans l’expression de cette folie amoureuse. Toute leur virtuosité est mise au service de ces œuvres «extraordinaires» au sens littéral du mot. Mais cela va bien au-delà: leur chant devient vie et passion, en même temps qu’ils prennent un plaisir manifeste à exprimer les sentiments exaltés des héros qu’ils incarnent. Philippe Jaroussky joue, fait applaudir, introduit un brin de mise en espace pleine de drôlerie et tous ensemble offrent deux bis désopilants, pot-pourri et improvisation bien calculée, sur le thème de «les amis» et de «déshabillez-moi» qui déchaînent les applaudissements du public sous le charme. Une magnifique soirée, illustrant à merveille la magie du «live».
Danielle Anex-Cabanis
Dans le compte rendu du CD enregistré par le artistes sur ce programme, j’avais émis quelques réserves, notamment parce que les deux artistes, malgré tout leur talent, donnaient le sentiment de proposer un produit, excellent, mais en quelque sorte trop bien ficelé et formaté. ! Le concert a balayé ces regrets. Ce programme d’airs de la première moitié du XVIIe français, dont l’aristocratie et la cour se délectaient malgré les troubles du temps. C’est le moment où s’épanouit l’air de cour en même temps que se développe un intérêt croissant pour le luth et tous les instruments de chambre. Les élites sociales ont un goût pour la conversation raffinée, dont les excès ont inspiré à Molière Les Précieuses ridicules. C’est la rencontre de cet intérêt littéraire et du développement d’un nouveau genre musical qui est à l’origine de la poésie amoureuse mise en musique qu’apprécient tous les privilégiés qui en jouissent en oubliant les turbulences et turpitudes du temps.
Le Dieu-Amour est le trublion par excellence, lançant ses flèches et se riant des conséquences observe les drames qu’il provoque. Poètes et compositeurs s’en emparent et de cette collaboration naissent des œuvres passionnées, quand ce n’est pas exaltées, mais qui restent soumises aux codes de la bienséance qu’exige la vie de cour.
Les deux amis et complices que sont Philippe Jaroussky et Christina Pluhar se déchaînent dans l’expression de cette folie amoureuse. Toute leur virtuosité est mise au service de ces œuvres «extraordinaires» au sens littéral du mot. Mais cela va bien au-delà: leur chant devient vie et passion, en même temps qu’ils prennent un plaisir manifeste à exprimer les sentiments exaltés des héros qu’ils incarnent. Philippe Jaroussky joue, fait applaudir, introduit un brin de mise en espace pleine de drôlerie et tous ensemble offrent deux bis désopilants, pot-pourri et improvisation bien calculée, sur le thème de «les amis» et de «déshabillez-moi» qui déchaînent les applaudissements du public sous le charme. Une magnifique soirée, illustrant à merveille la magie du «live».
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 29/10/2024 à 12:03.