Halle aux Grains
> 19 octobre

Poèmes du clair-obscur

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Julia Bauer
Adam Laloum, piano
Frank Beermann, direction


Frank Beermann, habitué de la Halle aux Grains et du Théâtre du Capitole, place son orchestre premiers et seconds violons de part et d’autre, altos et violoncelles au centre, les contre-basses derrière les premiers violons, les bois et les vents en arrière plan. Il ouvre ainsi une scène large où le piano de Adam Laloum ne peut que s’épanouir. Ce dernier s’empare du concerto en ut mineur 24, K. 491 de Wolfgang Amadeus Mozart avec une maîtrise absolue. Adaptant ses fantastiques moyens expressifs, comme il l’exprimera dans la très belle cadence du premier mouvement et dans le deuxième des six Moments musicaux D 780 de Franz Schubert donné en bis, au caractère contrasté de l’œuvre, il y éclaire, grâce à ses accords ciselés, le sombre désespoir qui imprègne la partition. Très impliqué, Frank Beermann, l’accompagne avec une autorité mâtinée de douceur.
Dans la quatrième symphonie d’Anton Bruckner, ici dans sa révision de 1878-1880 ( la plus souvent jouée), Frank Beermann, à la tête d’un orchestre imposant, déploie un fougueux lyrisme loin de toute emphase où tout respire les grands espaces que sa vision laisse entrevoir. L’Orchestre National du Capitole de Toulouse est au diapason, et, du magnifique cor solo à la flûte charmeuse en passant par les timbales rageuses, tous s’emploient à honorer cette lecture idiomatique.

Jean-Félix Marquette
Publié le 21/10/2024 à 20:30, mis à jour le 21/10/2024 à 20:31.