Théâtre du Capitole
> 17 février
L’enfant et les sortilèges
Maurice Ravel
Jean-Philippe Lafont
Préparés par Jean-Philippe Lafont, qui ne se contente pas de sa très belle carrière de soliste mais y ajoute une exceptionnelle mission de pédagogue, les Solistes, l’Orchestre, le Choeur et Maîtrise du Conservatoire à rayonnement régional de Toulouse présentent L’Enfant et les Sortilèges de Maurice Ravel sur un texte de Colette. En 2011, Jean-Philippe Lafont animait une fascinante Master’s class au festival de Lagraulhet et développait une méthode pédagogique novatrice et classique à la fois, alors même que le ministre de la culture l’avait chargé d’un audit sur les classes de chant des conservatoires; ici, il applique sa conception en poussant ses élèves sur la scène. La mise en scène très réussie d’Alexandre Camerlo, la direction lumineuse de Christophe Larrieu dans un décor plein d’imagination permettent aux chanteurs de donner le meilleur de leur talent souvent prometteur, comme le confiait Jean-Philippe Lafont lors de sa présentation du spectacle à l’Université de Toulouse Capitole le 11 février dernier.
Pensée comme une féérie, l’œuvre de Ravel entraîne le spectateur-auditeur dans un monde enchanté qui fait sourire au premier degré et qui, au second, fait réfléchir un peu plus avant. L’argument est simple: un petit chenapan suscite la rébellion des choses, des animaux et seul un geste de compassion pour un écureuil blessé lui vaut d’être pardonné et de retrouver sa Maman qui l’avait sévèrement puni. Les sièges qu’il lacérait, l’horloge qu’il avait privée de son balancier, la princesse enchantée de son livre déchiré, l’arbre qu’il avait abîmé, les grenouilles, la libellule dont il a épinglé la sœur sont certes ses victimes, qui finissent par lui pardonner alors sa terrible Maman, représentée en géante, n’incarne guère que l’arbitraire et l’autorité et ne semble pas connaître la tendresse. Elle n’a ni geste ni mot qui y fasse penser. L’Enfant, c’est celui qui doit être et doit faire selon un schéma strict qui ne laisse pas de place à l’amour, sinon de la princesse enchantée du conte de fée. Félicitons Cécile Piovan qui incarne avec talent cet enfant déconcertant, Deborah Tardy, La Mère (en remplacement de Wassyla Boujana), la Tasse et la Libellule, ou encore Anaïs Constans, qui s’est produite lors d’un récent lundi, et qui est Un Feu chatoyant. Et bien sûr, solidaire de ses jeunes troupes, Jean-Philippe Lafont est d’abord un magnifique Fauteuil avant de chanter le bref et très profond air de l’Arbre.
La salle pleine à craquer est subjuguée, les nombreux enfants sont fascinés et nul ne songe à une bêtise ou à troubler le spectacle que tous applaudissent avec enthousiasme. Pour beaucoup, c’était une première au Capitole, espérons qu’ils y reviendront avec la même joie, ayant été apprivoisés par la musique comme le renard du Petit Prince.
Danielle Anex-Cabanis
Pensée comme une féérie, l’œuvre de Ravel entraîne le spectateur-auditeur dans un monde enchanté qui fait sourire au premier degré et qui, au second, fait réfléchir un peu plus avant. L’argument est simple: un petit chenapan suscite la rébellion des choses, des animaux et seul un geste de compassion pour un écureuil blessé lui vaut d’être pardonné et de retrouver sa Maman qui l’avait sévèrement puni. Les sièges qu’il lacérait, l’horloge qu’il avait privée de son balancier, la princesse enchantée de son livre déchiré, l’arbre qu’il avait abîmé, les grenouilles, la libellule dont il a épinglé la sœur sont certes ses victimes, qui finissent par lui pardonner alors sa terrible Maman, représentée en géante, n’incarne guère que l’arbitraire et l’autorité et ne semble pas connaître la tendresse. Elle n’a ni geste ni mot qui y fasse penser. L’Enfant, c’est celui qui doit être et doit faire selon un schéma strict qui ne laisse pas de place à l’amour, sinon de la princesse enchantée du conte de fée. Félicitons Cécile Piovan qui incarne avec talent cet enfant déconcertant, Deborah Tardy, La Mère (en remplacement de Wassyla Boujana), la Tasse et la Libellule, ou encore Anaïs Constans, qui s’est produite lors d’un récent lundi, et qui est Un Feu chatoyant. Et bien sûr, solidaire de ses jeunes troupes, Jean-Philippe Lafont est d’abord un magnifique Fauteuil avant de chanter le bref et très profond air de l’Arbre.
La salle pleine à craquer est subjuguée, les nombreux enfants sont fascinés et nul ne songe à une bêtise ou à troubler le spectacle que tous applaudissent avec enthousiasme. Pour beaucoup, c’était une première au Capitole, espérons qu’ils y reviendront avec la même joie, ayant été apprivoisés par la musique comme le renard du Petit Prince.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 21/02/2013 à 08:57, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.