Halle aux grains
> 5 avril
Batailles symphoniques
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photo orchestre : Dominique Viet.
Nicholas Angelich, piano
Tugan Sokhiev, direction
Tugan Sokhiev retrouve son orchestre. Il sait particulièrement le faire briller par un répertoire exigeant mais aussi terriblement gratifiant. Le concert débute par un interlude orchestral tiré d’un opéra de Nikolaï Rimski-Korsakov: La légende de la ville invisible de Kitège et de la vierge Févronia; cet interlude intitulé La bataille de Kerjenets, peignant une scène de bataille entre russes et envahisseurs tatars, est un véritable technicolor sonore où ce grand chef et son orchestre s’illustrent brillamment en faisant revivre avec panache cette chevauchée héroïque se terminant dans la désolation…
Nicholas Angelich les rejoint dans la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Sergueï Rachmaninov. Son piano résonne avec netteté mais gravité, son jeu puissant reste sensible, ses couleurs s’harmonisent avec celles de l’orchestre, là encore d’une autorité superlative. Leur dialogue est magnifique et rend pleinement justice à cette page virtuose. Le public, tétanisé, n’est libéré qu’après deux bis: une Mazurka de Chopin un peu éteinte et une Etude de Rachmaninov renversante.
La quatrième symphonie de Johannes Brahms est la pièce maîtresse du concert. Tugan Sokhiev l’aborde en corsaire impétueux. Cravachant son orchestre, son énergie et sa fougue imposent une urgence qui ne se dissipe jamais. Nous sommes là devant une belle fresque narrative aux arêtes vives sculptée par un son aussi tranchant que puissant. Loin de tout voyage spirituel, ce magma torrentiel emporte tout sur son passage sinon l’attention et l’enthousiasme de ses auditeurs.
Jean-Félix Marquette
Tugan Sokhiev, direction
Tugan Sokhiev retrouve son orchestre. Il sait particulièrement le faire briller par un répertoire exigeant mais aussi terriblement gratifiant. Le concert débute par un interlude orchestral tiré d’un opéra de Nikolaï Rimski-Korsakov: La légende de la ville invisible de Kitège et de la vierge Févronia; cet interlude intitulé La bataille de Kerjenets, peignant une scène de bataille entre russes et envahisseurs tatars, est un véritable technicolor sonore où ce grand chef et son orchestre s’illustrent brillamment en faisant revivre avec panache cette chevauchée héroïque se terminant dans la désolation…
Nicholas Angelich les rejoint dans la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Sergueï Rachmaninov. Son piano résonne avec netteté mais gravité, son jeu puissant reste sensible, ses couleurs s’harmonisent avec celles de l’orchestre, là encore d’une autorité superlative. Leur dialogue est magnifique et rend pleinement justice à cette page virtuose. Le public, tétanisé, n’est libéré qu’après deux bis: une Mazurka de Chopin un peu éteinte et une Etude de Rachmaninov renversante.
La quatrième symphonie de Johannes Brahms est la pièce maîtresse du concert. Tugan Sokhiev l’aborde en corsaire impétueux. Cravachant son orchestre, son énergie et sa fougue imposent une urgence qui ne se dissipe jamais. Nous sommes là devant une belle fresque narrative aux arêtes vives sculptée par un son aussi tranchant que puissant. Loin de tout voyage spirituel, ce magma torrentiel emporte tout sur son passage sinon l’attention et l’enthousiasme de ses auditeurs.
Jean-Félix Marquette
Publié le 08/04/2013 à 08:40, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.