Halle aux grains
> 9 janvier
Chostakovitch
Grands interprètes
Photo orchestre Mariinsky : V. Baranovsky, Vlery Gergiev : Alexander Shapunov, Edgar Moreau : DR
Orchestre du théâtre Mariinsky de Saint-Petersbourg, dir. Valéry Gergiev
Edgar Moreau, violoncelle
Malgré la censure, les critiques imbéciles de l’art socialiste qui lui ont pourri la vie, sans le faire lâcher prise, Chostakovitch a résisté et composé sans cesse une œuvre d’une richesse foisonnante qui s’est progressivement imposée au répertoire de nombreux orchestres qui la font découvrir et apprécier à un public toujours plus large. A la tête de son ensemble, Valéry Gergiev choisit de proposer deux symphonies, la 1re et la 10è, ainsi que le second concerto pour violoncelle en sol mineur dédié à Rostropovitch. Compliqué, le compositeur exprime aussi bien la douceur, la peine infinie que la joie, utilisant toutes les ressources de l’orchestre notamment des percussions pour rythmer, casser même les mouvements, que ce soit dans les symphonies ou dans le concerto. Homme profondément discret, sans doute en partie par nécessité au temps le plus dur du stalinisme, Chostakovitch n’a guère donné de clés pour interpréter ses compositions, on en est réduit à des suppositions. D’ailleurs il préférait que l’auditeur reste libre de penser, de sentir ce qui lui convenait le mieux.
L’interprétation toute en nuances du fort jeune Edgar Moreau est un chant magnifique, un solo douloureux avec l’orchestre dirigé avec une extrême précision et sobriété par Valéry Gergiev qui parvient à valoriser tous les talents, notamment dans chaque moment en solo de l’un ou l’autre des instrumentistes. Comme dans les symphonies, on a maintes occasions d’apprécier la très grande qualité de chacun. Chacun est partie d’un tout et en même temps unique. C’est le résultat d’un travail commun remarquable sous la baguette de leur chef.
26 ans séparent la première de la 10è symphonie.
Ecrite alors qu’il n’avait pas 20 ans, la première symphonie a en filigrane la richesse de la 10è : toutes les deux explorent toute la palette sonore des instruments de l’orchestre. Notons au passage quelques emprunts au folklore traditionnel pleins de gaieté et de fantaisie.
Ovationnés littéralement après la 10è symphonie, les musiciens offrent en bis un extrait de Lohengrin, illustrant ainsi une autre facette de leur talent.
Bref une fort belle soirée, dont le succès illustre une éducation réussie du public dont l’enthousiasme eût été plus réservé il y a encore quelques années.
Danielle Anex-Cabanis
Edgar Moreau, violoncelle
Malgré la censure, les critiques imbéciles de l’art socialiste qui lui ont pourri la vie, sans le faire lâcher prise, Chostakovitch a résisté et composé sans cesse une œuvre d’une richesse foisonnante qui s’est progressivement imposée au répertoire de nombreux orchestres qui la font découvrir et apprécier à un public toujours plus large. A la tête de son ensemble, Valéry Gergiev choisit de proposer deux symphonies, la 1re et la 10è, ainsi que le second concerto pour violoncelle en sol mineur dédié à Rostropovitch. Compliqué, le compositeur exprime aussi bien la douceur, la peine infinie que la joie, utilisant toutes les ressources de l’orchestre notamment des percussions pour rythmer, casser même les mouvements, que ce soit dans les symphonies ou dans le concerto. Homme profondément discret, sans doute en partie par nécessité au temps le plus dur du stalinisme, Chostakovitch n’a guère donné de clés pour interpréter ses compositions, on en est réduit à des suppositions. D’ailleurs il préférait que l’auditeur reste libre de penser, de sentir ce qui lui convenait le mieux.
L’interprétation toute en nuances du fort jeune Edgar Moreau est un chant magnifique, un solo douloureux avec l’orchestre dirigé avec une extrême précision et sobriété par Valéry Gergiev qui parvient à valoriser tous les talents, notamment dans chaque moment en solo de l’un ou l’autre des instrumentistes. Comme dans les symphonies, on a maintes occasions d’apprécier la très grande qualité de chacun. Chacun est partie d’un tout et en même temps unique. C’est le résultat d’un travail commun remarquable sous la baguette de leur chef.
26 ans séparent la première de la 10è symphonie.
Ecrite alors qu’il n’avait pas 20 ans, la première symphonie a en filigrane la richesse de la 10è : toutes les deux explorent toute la palette sonore des instruments de l’orchestre. Notons au passage quelques emprunts au folklore traditionnel pleins de gaieté et de fantaisie.
Ovationnés littéralement après la 10è symphonie, les musiciens offrent en bis un extrait de Lohengrin, illustrant ainsi une autre facette de leur talent.
Bref une fort belle soirée, dont le succès illustre une éducation réussie du public dont l’enthousiasme eût été plus réservé il y a encore quelques années.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 14/01/2013 à 08:42, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.