Halle aux Grains
> 10 juin
Vienne impériale
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Marco Borggreve
Rudolf Buchbinder, maintenant âgé de 76 ans, grand spécialiste du répertoire classique austro-germanique centré sur Mozart, Beethoven, Schumann et Brahms ( il va par exemple donner en concert l’intégrale des 32 sonates de Beethoven en 7 soirées à Séoul en juillet prochain et l’intégrale des cinq concertos du même auteur en 2 soirées à Pittsburg en octobre prochain en en assurant lui même la direction), possède une vision idiomatique du cinquième concerto de ce compositeur. Dessinant les merveilleuses figures de cet Empereur, respirant une poésie prégnante, affichant une noblesse conquérante, il expose avec une lumineuse clarté le souverain discours qui s’échappe de ses doigts d’acier. Tugan Sokhiev, de retour à la Halle aux Grains pour notre plus grand bonheur, lui oppose un accompagnement svelte, nerveux mais attentif.
Après le triomphe, cet immense pianiste se lance dans deux bis aux climats opposés mais à la virtuosité sublimée: une transcription pour piano de l’ouverture de La Chauve-souris de Johann Strauss et le final de la 17° sonate dite «La tempête» de Beethoven, décidément son compositeur préféré.
Après l’entracte, Tugan Sokhiev nous offre une cinquième symphonie de Gustav Mahler bouleversante d’humanité.
La Trauermarsch initiale expose un drame intériorisé, le Stürmisch bewegt une orageuse noirceur.
Dans le Scherzo, nous saluons le retour de Jacques Deleplancque, longtemps premier cor de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, scandant tel un soliste de concerto, debout devant son pupitre, les tendres élégies qui structurent le mouvement, ici au climat champêtre tempéré d’une douce mélancolie.
L’Adagietto, à l’intimité recueillie, nous fait admirer le soyeux tapis des cordes et les joyeux sautillements de la harpe.
Enfin le Rondo-Finale, agité mais jamais trop extraverti, termine en apothéose ce sombre cheminement au mystère préservé.
Jean-Félix Marquette
Après le triomphe, cet immense pianiste se lance dans deux bis aux climats opposés mais à la virtuosité sublimée: une transcription pour piano de l’ouverture de La Chauve-souris de Johann Strauss et le final de la 17° sonate dite «La tempête» de Beethoven, décidément son compositeur préféré.
Après l’entracte, Tugan Sokhiev nous offre une cinquième symphonie de Gustav Mahler bouleversante d’humanité.
La Trauermarsch initiale expose un drame intériorisé, le Stürmisch bewegt une orageuse noirceur.
Dans le Scherzo, nous saluons le retour de Jacques Deleplancque, longtemps premier cor de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, scandant tel un soliste de concerto, debout devant son pupitre, les tendres élégies qui structurent le mouvement, ici au climat champêtre tempéré d’une douce mélancolie.
L’Adagietto, à l’intimité recueillie, nous fait admirer le soyeux tapis des cordes et les joyeux sautillements de la harpe.
Enfin le Rondo-Finale, agité mais jamais trop extraverti, termine en apothéose ce sombre cheminement au mystère préservé.
Jean-Félix Marquette
Publié le 20/06/2023 à 21:57.