Pierre Bleuse, direction
Thibaut Garcia, Guitare

Jeune et talentueux compositeur toulousain, Benjamin Attahir présentait ce soir en création mondiale son concerto pour guitare et orchestre sous-titré El Biir (Le Puits).
Comme son second concerto pour piano Khatoun Wahidoun créé l’an dernier par Bertrand Chamayou ici même avec le même orchestre et Thomas Guggeis à la direction, c’est une œuvre d’un seul tenant offrant un riche dialogue entre le soliste et l’orchestre dont ressortent deux instruments quasi solistes la harpe et le piano-forte qui entourent le soliste principal comme le font premiers et seconds violons.
Et comme toujours chez ce compositeur, les percussions ponctuent ce dialogue rageur ou rêveur qui s’écoule telle une lave purificatrice.
Thibaut Garcia à la guitare y est un orateur à la rhétorique admirable qui sait faire vivre ce beau poème grâce à l’agilité de son discours. Pierre Bleuse l’accompagne avec un enthousiasme communicatif.
Très applaudi par le public, rejoint sur scène par l’auteur, Thibaut Garcia se lance alors dans une page de Marin Marais à la pureté diaphane.
Entourant cette création deux œuvres de César Franck éblouirent encore l’auditoire.
Le Chasseur maudit tout d’abord, poème symphonique à l’atmosphère sombre et fantastique que Pierre Bleuse entoure d’une aura de terreur fantasmagorique et la fameuse symphonie en ré mineur, ce soir wagnérisée à l’excès, mais restant finalement dans la même veine fantastico-gothique qui ne peut que nous faire trembler d’effroi ou de plaisir.

Jean-Félix Marquette