Halle aux grains
> 9 novembre
Extases romantiques
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photo Joseph Swensen : Ugo Ponte, photo David Fray : Paolo Roversi Virgin Classics
David Fray, piano
Joseph Swensen, direction
Faire lever tout un public à la fin d’une interprétation d’une symphonie de Bruckner n’est pas donné à tout le monde. Joseph Swensen, habité par cette musique supra-terrestre, y parvient haut-la-main.
La quatrième symphonie d’Anton Bruckner, donnée dans sa version originale de 1874 (l’auteur a remanié l’œuvre plusieurs fois), dépeint des paysages fantastiques où nature sauvage et atmosphères mystiques s’étreignent violemment (les versions ultérieures s’adoucieront quelque peu). Dès l’entrée du cor solo inaugurale, tout se met en place; on est frappé par la chaleur et la sensualité de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse (les cuivres sont superlatifs). Joseph Swensen ne relâche jamais la tension et développe, notamment dans le scherzo, une grandeur épique qui emporte tout sur son passage. Les couleurs sont foisonnantes, chaque plan sonore est aussi raffiné que naturel, la ligne mélodique s’impose sans à-coup, les climats restent mystérieux mais le message musical reste clair. Nous assistons là à une excellente interprétation de cette page à la tragédie assumée mais fascinante.
David Fray a une vision tout aussi romantique du concerto pour piano n°2 de Ludwig van Beethoven. D’une élégance toute mozartienne, mais, déjà, d’une énergie échevelée, il impose, grâce à une expressivité largement affichée, une lecture transparente mais frénétique. Son toucher félin, sa douce respiration, font naître une conversation harmonieuse avec l’orchestre, ici, d’une clarté lumineuse. Joseph Swensen sait faire patte de velours mais, sait, égalemment, enflammer ses partenaires pour donner de ce Beethoven juvénile le visage d’un romantisme sublimé. Bravo!
Jean-Félix Marquette
Joseph Swensen, direction
Faire lever tout un public à la fin d’une interprétation d’une symphonie de Bruckner n’est pas donné à tout le monde. Joseph Swensen, habité par cette musique supra-terrestre, y parvient haut-la-main.
La quatrième symphonie d’Anton Bruckner, donnée dans sa version originale de 1874 (l’auteur a remanié l’œuvre plusieurs fois), dépeint des paysages fantastiques où nature sauvage et atmosphères mystiques s’étreignent violemment (les versions ultérieures s’adoucieront quelque peu). Dès l’entrée du cor solo inaugurale, tout se met en place; on est frappé par la chaleur et la sensualité de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse (les cuivres sont superlatifs). Joseph Swensen ne relâche jamais la tension et développe, notamment dans le scherzo, une grandeur épique qui emporte tout sur son passage. Les couleurs sont foisonnantes, chaque plan sonore est aussi raffiné que naturel, la ligne mélodique s’impose sans à-coup, les climats restent mystérieux mais le message musical reste clair. Nous assistons là à une excellente interprétation de cette page à la tragédie assumée mais fascinante.
David Fray a une vision tout aussi romantique du concerto pour piano n°2 de Ludwig van Beethoven. D’une élégance toute mozartienne, mais, déjà, d’une énergie échevelée, il impose, grâce à une expressivité largement affichée, une lecture transparente mais frénétique. Son toucher félin, sa douce respiration, font naître une conversation harmonieuse avec l’orchestre, ici, d’une clarté lumineuse. Joseph Swensen sait faire patte de velours mais, sait, égalemment, enflammer ses partenaires pour donner de ce Beethoven juvénile le visage d’un romantisme sublimé. Bravo!
Jean-Félix Marquette
Publié le 16/11/2012 à 08:42, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.