Théâtre du Capitole
> 16 janvier
Récital Pavol Breslik
Malcom Martineau, piano
Photographie par Pascal Albandopulos
Plus encore qu’un opéra ou un concert symphonique le format du récital voix/piano fait tout apparaître du talent ou des faiblesses des artistes à un instant T. Il y réside une part d’intimité imprévisible.
Ce lundi de janvier les passants étaient rares à traverser la place du Capitole sous des averses de neige fondue mais assez nombreux pour constituer une audience de qualité devant Pavol Breslik et Malcom Martineau. Ils firent bien d’affronter les éléments car, par une conjonction astrale parfaite, le pianiste aguerri et le jeune ténor se retrouvèrent au sommet. L’Écossais Malcom Martineau a accompagné les plus grands dans les festivals et les maisons les plus prestigieuses; deux disques avec Bryn Terfel et Magdalena Kožená témoignent de ses formidables capacités d’accompagnateur et permettent de comprendre ce qui a pu se passer ce soir d’hiver. Dans ces récitals enregistrés avec le baryton gallois et la mezzo-soprane tchèque, il avait su porter des mélodies issues du répertoire le plus classique comme des compositions méconnues, souvent issues de traditions populaires.
Le programme proposé par le Slovaque Pavol Breslik a réuni, de Schubert, le dramatique Roi des Aulnes, des mélodies de Liszt sur des poèmes de Victor Hugo mais aussi des pièces de Dvořák (Mélodies tziganes en tchèque) et de Mikuláš Schneider-Trnavský sur des thèmes populaires ou des poésies en slovaque. Quatre éléments font de ce ténor un des plus grands du moment: un timbre rayonnant, une technique et un souffle parfaits, une diction impeccable et une présence simple mais toujours convaincante. Il n’y a aucun excès mais son plaisir de chanter transmis avec sincérité au public. Sa brillante carrière à l’opéra ne lui a pas fait oublier la forme du récital qu’il chérit.
Son identité slovaque bien affirmée est au service d’une culture musicale et littéraire européenne sans faille. Le pianiste et le ténor se retrouvèrent parfaitement dans les pièces méditatives où l’émotion gagna tout le public.
C’était la Première du ténor à Toulouse. Notons que, en 2014, Christophe Ghristi, alors directeur de la dramaturgie de l’Opéra national de Paris l’avait programmé pour un récital Schubert. Cette invitation, alors que Christophe Ghristi est directeur artistique du Théâtre national du Capitole, pourrait annoncer un retour prochain de Pavol Breslik sur cette scène. Dans un opéra peut-être?
Alexandre Pajon
Ce lundi de janvier les passants étaient rares à traverser la place du Capitole sous des averses de neige fondue mais assez nombreux pour constituer une audience de qualité devant Pavol Breslik et Malcom Martineau. Ils firent bien d’affronter les éléments car, par une conjonction astrale parfaite, le pianiste aguerri et le jeune ténor se retrouvèrent au sommet. L’Écossais Malcom Martineau a accompagné les plus grands dans les festivals et les maisons les plus prestigieuses; deux disques avec Bryn Terfel et Magdalena Kožená témoignent de ses formidables capacités d’accompagnateur et permettent de comprendre ce qui a pu se passer ce soir d’hiver. Dans ces récitals enregistrés avec le baryton gallois et la mezzo-soprane tchèque, il avait su porter des mélodies issues du répertoire le plus classique comme des compositions méconnues, souvent issues de traditions populaires.
Le programme proposé par le Slovaque Pavol Breslik a réuni, de Schubert, le dramatique Roi des Aulnes, des mélodies de Liszt sur des poèmes de Victor Hugo mais aussi des pièces de Dvořák (Mélodies tziganes en tchèque) et de Mikuláš Schneider-Trnavský sur des thèmes populaires ou des poésies en slovaque. Quatre éléments font de ce ténor un des plus grands du moment: un timbre rayonnant, une technique et un souffle parfaits, une diction impeccable et une présence simple mais toujours convaincante. Il n’y a aucun excès mais son plaisir de chanter transmis avec sincérité au public. Sa brillante carrière à l’opéra ne lui a pas fait oublier la forme du récital qu’il chérit.
Son identité slovaque bien affirmée est au service d’une culture musicale et littéraire européenne sans faille. Le pianiste et le ténor se retrouvèrent parfaitement dans les pièces méditatives où l’émotion gagna tout le public.
C’était la Première du ténor à Toulouse. Notons que, en 2014, Christophe Ghristi, alors directeur de la dramaturgie de l’Opéra national de Paris l’avait programmé pour un récital Schubert. Cette invitation, alors que Christophe Ghristi est directeur artistique du Théâtre national du Capitole, pourrait annoncer un retour prochain de Pavol Breslik sur cette scène. Dans un opéra peut-être?
Alexandre Pajon
Publié le 06/02/2023 à 19:54.