Halle aux Grains
> 15 décembre

Chemins de feu

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Marco Borggreve
Lukas Geniušas, piano
Dima Slobodeniouk, direction


Lukas Geniušas, pianiste russo-lituanien multi-titré, issu de la prestigieuse école Frédéric Chopin de Moscou, fils et petit-fils de grands pianistes, parle la langue de Sergueï Rachmaninov.
De son troisième concerto pour piano il sait déjouer toutes les difficultés, toutes les chausse-trappes. Il sait, également, en relever tout le lyrisme échevelé, toute l’impressionnante fulgurance.
Sensuelle et expressive, son interprétation, bien soutenue par la complicité qu’il manifeste avec Dima Slobodeniouk et l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, ne peut qu’enchanter le public toulousain qui lui réclame aussitôt un puis deux bis: deux des 24 Songs of Bukovina de Leonid Desyatnikov, compositeur russe contemporain.
Dima Slobodeniouk excelle également dans L’Oiseau de Feu d’Igor Stravinski, donné ce soir dans la version du ballet complet. Chargé de couleurs, il déploie tout un éventail polychrome telle une toile issue du Fauvisme. D’une belle puissance expressive et d’un relief très articulé, ce ballet semble ainsi s’animer dans notre imaginaire stimulé par cette lecture crue et énergique.
En guise d’apéritif, la Three-piece suite from «Powder her face» du compositeur britannique contemporain Thomas Adès évoque déjà, avec un cruel raffinement, les déchaînements quasi barbares qui vont suivre.

Jean-Félix Marquette
Publié le 02/01/2023 à 20:48.