Piano aux Jacobins
> 30 septembre

Feu d’artifice final

Photographie par Marco Borggreve
C’est au rigoureux Nelson Goerner que revenait le privilège de clôturer le 43e Festival Piano aux Jacobins dédié aux deux maîtres disparus: Nelson Freire et Nicholas Angelich.
Deux parties, deux compositeurs: Frédéric Chopin, Isaac Albeniz.
Pour les Quatre Ballades de Chopin, Nelson Goerner adopte un parti pris de puissance, de force, quasiment de violence. Si certes, Chopin n’est pas un compositeur mièvre comme certains l’ont dépeint, la lecture de Nelson Goerner toute de virtuosité extrême peut surprendre, voire même dérouter.
C’est quasiment l’inverse avec son interprétation des deux derniers cahiers d’Ibéria, cet absolu chef d’œuvre de la littérature pianistique qu’Olivier Messiaen portait au sommet. Ici tout est couleur, chaleur, chatoiement des impressions, luxe des ambiances, volupté des thèmes souvent andalous. La lecture de Nelson Goerner est empreinte de munificence, mais aussi de subtilité dans l’évocation de cette Espagne écrasée de chaleur et festive. C’est beau, très beau!
Le public lui réserve un triomphe, le rappelant maintes fois, les bis s’enchaînent et la fête se poursuit.
Cette 43e édition s’est achevée par un vrai feu d’artifice musical.

Pierre van Vermeulen
Publié le 03/10/2022 à 14:12, mis à jour le 04/10/2022 à 08:35.