Chopin à Nohant
La chambre enchantée
Yves Henry. CD Soupir Musique. Enregistré les 15 et 16 juillet 2019 à Nohant.
Le pianiste Yves Henry propose un choix de dix œuvres de Chopin, composées au cours des étés qu’il a passés à Nohant dans la maison de George Sand entre 1839 et 1846, partageant la vie de famille de l’écrivain tout en composant. Le titre qu’il a donné à ce florilège est un peu particulier, parce qu’on sait qu’après leur séparation, la dame de Nohant divise la chambre en deux pièces, comme pour effacer le souvenir du compositeur. Le pianiste pense qu’elle voulait supprimer toute référence à la présence physique de Chopin, ce qui ne voulait pas dire l’effacer, même si la chambre en tant que telle n’existait plus.
Le pianiste a eu à sa disposition un Pleyel de 1837, très semblable à celui utilisé par Chopin à Nohant où il a enregistré, cherchant à trouver, et c’est réussi, le son et l’ambiance du temps. Alors que dans ses concerts parisiens, Chopin privilégiait la virtuosité, certains diraient le grand jeu, et son exceptionnel talent lui valait un grand succès, on sait qu’il affectionnait aussi la musique intimiste et ses œuvres de Nohant en sont une illustration: peu d’effets spectaculaires, de virtuosité gratuite, une apparente simplicité qui n’est pas en contradiction avec une réelle difficulté d’exécution.
En donnant pour chacune d’entre elles une analyse et une mise en perspective, le pianiste propose 3 Nocturnes (62, n°1, en si majeur, 55 n°2, en mi bémol majeur; 45, en Ut dièze mineur), 2 Valses (64, n°2 en Ut dièse mineur et 61, n°1 en Ré bémol majeur), une Berceuse (57, en Ré Bémol majeur), une Barcarolle ( n°60 en Fa dièse majeur), une Ballade (4, op 52, en Fa mineur) et une Polonaise-Fantaisie (61 en La bémol majeur), enfin un Prélude (45, en Ut dièse Mineur).
Tout l’art de la composition de Chopin est bien présent, on sait qu’il reprenait indéfiniment ce qu’il écrivait, n’étant jamais satisfait de son travail, n’hésitant pas à recourir aux traités de composition, comme celui de Cherubini. Ami de Delacroix qui lui rend visite à plusieurs reprises, il cherche à apprivoiser son et couleur et il y réussit. Il suffit de fermer les yeux et on voit…
Outre l’intérêt pédagogique de la démarche d’explication du pianiste, il nous procure de belles émotions entre douceur et passions, sans effets spéciaux pour parodier le langage de l’audiovisuel.
Danielle Anex-Cabanis
Le pianiste Yves Henry propose un choix de dix œuvres de Chopin, composées au cours des étés qu’il a passés à Nohant dans la maison de George Sand entre 1839 et 1846, partageant la vie de famille de l’écrivain tout en composant. Le titre qu’il a donné à ce florilège est un peu particulier, parce qu’on sait qu’après leur séparation, la dame de Nohant divise la chambre en deux pièces, comme pour effacer le souvenir du compositeur. Le pianiste pense qu’elle voulait supprimer toute référence à la présence physique de Chopin, ce qui ne voulait pas dire l’effacer, même si la chambre en tant que telle n’existait plus.
Le pianiste a eu à sa disposition un Pleyel de 1837, très semblable à celui utilisé par Chopin à Nohant où il a enregistré, cherchant à trouver, et c’est réussi, le son et l’ambiance du temps. Alors que dans ses concerts parisiens, Chopin privilégiait la virtuosité, certains diraient le grand jeu, et son exceptionnel talent lui valait un grand succès, on sait qu’il affectionnait aussi la musique intimiste et ses œuvres de Nohant en sont une illustration: peu d’effets spectaculaires, de virtuosité gratuite, une apparente simplicité qui n’est pas en contradiction avec une réelle difficulté d’exécution.
En donnant pour chacune d’entre elles une analyse et une mise en perspective, le pianiste propose 3 Nocturnes (62, n°1, en si majeur, 55 n°2, en mi bémol majeur; 45, en Ut dièze mineur), 2 Valses (64, n°2 en Ut dièse mineur et 61, n°1 en Ré bémol majeur), une Berceuse (57, en Ré Bémol majeur), une Barcarolle ( n°60 en Fa dièse majeur), une Ballade (4, op 52, en Fa mineur) et une Polonaise-Fantaisie (61 en La bémol majeur), enfin un Prélude (45, en Ut dièse Mineur).
Tout l’art de la composition de Chopin est bien présent, on sait qu’il reprenait indéfiniment ce qu’il écrivait, n’étant jamais satisfait de son travail, n’hésitant pas à recourir aux traités de composition, comme celui de Cherubini. Ami de Delacroix qui lui rend visite à plusieurs reprises, il cherche à apprivoiser son et couleur et il y réussit. Il suffit de fermer les yeux et on voit…
Outre l’intérêt pédagogique de la démarche d’explication du pianiste, il nous procure de belles émotions entre douceur et passions, sans effets spéciaux pour parodier le langage de l’audiovisuel.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 28/04/2022 à 15:00, mis à jour le 28/04/2022 à 15:01.