Dreams and Tales
Mussorgsky, Scriabin
Michele Campanella. CD Odradek.
Michele Campanella nous propose un programme exigeant, où se déploie tout le savoir faire de ce pianiste napolitain, où son toucher n’a rien à envier à de nombreux pianistes médiatisés. Pour résumer en quelques mots l’état d’esprit de sa lecture des Tableaux d’une Exposition, nous somme devant un piano qui n’essaie pas de ressembler à un orchestre. Il s’agit d’une lecture chambriste, où les nuances sont graduées subtilement, sans forcer le trait. La deuxième Promenade est jouée avec beaucoup de délicatesse, Le Vieux Château se pare d’un voile vaporeux, laissant planer un mystère sur ce paysage sonore. Bydlo avance inexorablement, avec un touché très maîtrisé, jouant sur la couleur et l’ampleur sans projeter le son. Ralentis, accentuations sont utilisés parcimonieusement, sans forcer les gradations de nuances (Cum Mortuis… ). Une version loin d’être ennuyeuse, au contraire, où la musique semble débarrassée d’afféteries que l’on retrouve chez bon nombre de ses confrères. La Grande Porte de Kiev reste à taille humaine, sans grandiloquence.
La deuxième partie du programme a la bonne idée de nous proposer la Troisième Sonate de Scriabine. Compositeur (à tort) un peu resté dans l’ombre de Rachmaninov, sa musique reste néanmoins de tout premier ordre. Là encore, il s’agit d’une lecture réfléchie, où la maîtrise du discours laisse admirative (plage 19).
Un très beau projet, où l’interprète reste l’humble serviteur de compositeurs majeurs.
Michel Pertile
Michele Campanella nous propose un programme exigeant, où se déploie tout le savoir faire de ce pianiste napolitain, où son toucher n’a rien à envier à de nombreux pianistes médiatisés. Pour résumer en quelques mots l’état d’esprit de sa lecture des Tableaux d’une Exposition, nous somme devant un piano qui n’essaie pas de ressembler à un orchestre. Il s’agit d’une lecture chambriste, où les nuances sont graduées subtilement, sans forcer le trait. La deuxième Promenade est jouée avec beaucoup de délicatesse, Le Vieux Château se pare d’un voile vaporeux, laissant planer un mystère sur ce paysage sonore. Bydlo avance inexorablement, avec un touché très maîtrisé, jouant sur la couleur et l’ampleur sans projeter le son. Ralentis, accentuations sont utilisés parcimonieusement, sans forcer les gradations de nuances (Cum Mortuis… ). Une version loin d’être ennuyeuse, au contraire, où la musique semble débarrassée d’afféteries que l’on retrouve chez bon nombre de ses confrères. La Grande Porte de Kiev reste à taille humaine, sans grandiloquence.
La deuxième partie du programme a la bonne idée de nous proposer la Troisième Sonate de Scriabine. Compositeur (à tort) un peu resté dans l’ombre de Rachmaninov, sa musique reste néanmoins de tout premier ordre. Là encore, il s’agit d’une lecture réfléchie, où la maîtrise du discours laisse admirative (plage 19).
Un très beau projet, où l’interprète reste l’humble serviteur de compositeurs majeurs.
Michel Pertile
Publié le 18/03/2022 à 11:16, mis à jour le 18/03/2022 à 11:17.