Brahms
Henri Druart, clarinette
Quintette pour Clarinette et Cordes, Sonates pour Clarinette et Piano. CD Calliope.
Le répertoire de la clarinette n’est pas immense, il est souvent dû à des rencontres déterminantes entre un instrumentiste virtuose et un compositeur, comme Mozart et Anton Stadler, Weber et Heinrich Bärmann. C’est en 1881 que Brahms se lie d’amitié avec le clarinettiste Richard Mühfeld. C’est la clarinette qui lui redonne l’envie de composer alors qu’il avait cessé toute activité quelques mois plus tôt.
Henri Druart est accompagné par des très bons musiciens, mention spéciale pour le quintette où les cordes offrent au clarinettiste toute la place pour s’exprimer. L’écoute, l’attention portée à chaque phrase est d’une éloquence remarquable. La clarinette d’Henri Druart est d’une ductilité gracile et élégante. Cependant, l’enregistrement de 1973 est marqué par l’esthétique de l’époque: on entend distinctement un timbre de clarinette très clair, «à la française» avec ce léger vibrato, qui dans le registre aigu est un peu déroutant pour nous, auditeurs du XXIe siècle. Nous sommes à l’opposé par exemple de la très belle version de Karl Leister (sonorité feutrée et mordorée) et le quatuor Amadeus. Cette sonorité de clarinette conviendrait parfaitement à la sonate de Poulenc par exemple, mais ici, tout paraît un peu surexposé, comme si l’interprète prenait le parti-pris d’une clarté totale. Cela s’entend surtout dans les deux sonates. Chose étrange, la pianiste qui accompagne ces sonates adopte le même choix esthétique: passages parfois très martelés clarté sonore… On a même parfois l’impression d’entendre un piano historique. Cependant, on ne peut reprocher à Henri Druart de quelconques approximations: le détaché est précis, la plage de nuances est ample et très bien maîtrisée, l’engagement musical est de tous les instants. Un disque tout à fait recommandable, même si pour moi, la version Leister / quatuor Amadeus reste au-dessus.
Michel Pertile
Le répertoire de la clarinette n’est pas immense, il est souvent dû à des rencontres déterminantes entre un instrumentiste virtuose et un compositeur, comme Mozart et Anton Stadler, Weber et Heinrich Bärmann. C’est en 1881 que Brahms se lie d’amitié avec le clarinettiste Richard Mühfeld. C’est la clarinette qui lui redonne l’envie de composer alors qu’il avait cessé toute activité quelques mois plus tôt.
Henri Druart est accompagné par des très bons musiciens, mention spéciale pour le quintette où les cordes offrent au clarinettiste toute la place pour s’exprimer. L’écoute, l’attention portée à chaque phrase est d’une éloquence remarquable. La clarinette d’Henri Druart est d’une ductilité gracile et élégante. Cependant, l’enregistrement de 1973 est marqué par l’esthétique de l’époque: on entend distinctement un timbre de clarinette très clair, «à la française» avec ce léger vibrato, qui dans le registre aigu est un peu déroutant pour nous, auditeurs du XXIe siècle. Nous sommes à l’opposé par exemple de la très belle version de Karl Leister (sonorité feutrée et mordorée) et le quatuor Amadeus. Cette sonorité de clarinette conviendrait parfaitement à la sonate de Poulenc par exemple, mais ici, tout paraît un peu surexposé, comme si l’interprète prenait le parti-pris d’une clarté totale. Cela s’entend surtout dans les deux sonates. Chose étrange, la pianiste qui accompagne ces sonates adopte le même choix esthétique: passages parfois très martelés clarté sonore… On a même parfois l’impression d’entendre un piano historique. Cependant, on ne peut reprocher à Henri Druart de quelconques approximations: le détaché est précis, la plage de nuances est ample et très bien maîtrisée, l’engagement musical est de tous les instants. Un disque tout à fait recommandable, même si pour moi, la version Leister / quatuor Amadeus reste au-dessus.
Michel Pertile
Publié le 12/01/2022 à 21:39, mis à jour le 12/01/2022 à 21:40.