Halle aux grains
> 9 octobre
Krystian Zimerman
Les grands interprètes
Photographie par Bartek Barczyk
C’est un magnifique démarrage de la saison des Grands interprètes qu’a offert Krystian Zimerman en proposant un programme d’une extraordinaire richesse. Il démarre par la première Partita n°1 de Bach qu’il fait littéralement scintiller. Bach pensait clavier, donc anticipait le pianoforte et le piano. Le pianiste se régale de cette liberté et on imagine Jean-Sébastien sortant de son célèbre portrait avec un sourire. Il donne une fougue remarquable, tout en maîtrisant. Le Cantor n’est pas transformé en romantique échevelé. On l’imagine se régalant du nouvel instrument apparu après lui. Les bis que propose l’artiste après l’exécution de son programme sont de la même eau. Le public ne s’y trompe pas et fait un véritable triomphe au pianiste.
Dans un deuxième temps, Zimerman interprète les Trois Intermezzi, op. 117 de Johannes Brahms, dont sa chère amie Clara Schumann n’hésitait pas à dire que «dans ces pièces, j’entends à nouveau une vie musicale s’emparer de mon âme et je les joue avec ardeur», tandis que Brahms considérait ces trois pièces comme des berceuses, sans vouloir changer son titre, sauf à adopter un titre tout à fait différent:» il faudrait alors mettre Berceuse d’une mère malheureuse à moins que cela ne soit celle d’un célibataire inconsolable». On ne pouvait être plus explicite pour décrire douloureusement la relation compliquée entre Brahms et Clara. L’interprétation du pianiste est très sensible, sans tomber dans le pathos, il sait à merveille évoquer la douloureuse mélancolie qui a inspiré le compositeur.
Pour terminer, le pianiste offre une somptueuse Sonate n°3 de son compositeur fétiche Frédéric Chopin. Notes et sentiments roulent de conserve avec élégance et sensibilité. On est loin du Chopin en douloureuse et permanente effusion sentimentale qu’on a trop souvent proposé. Le pianiste fait ruisseler les notes, les larmes, mais avec un clin d’œil vers la salle en refait le virtuose adulé, au tempérament ardent, loin de tout comportement larmoyant. Une très belle soirée, le musicien étant en outre manifestant content de retrouver ce public toulousain qui l’aime avec chaleur et qui le lui rend bien.
Danielle Anex-Cabanis
Dans un deuxième temps, Zimerman interprète les Trois Intermezzi, op. 117 de Johannes Brahms, dont sa chère amie Clara Schumann n’hésitait pas à dire que «dans ces pièces, j’entends à nouveau une vie musicale s’emparer de mon âme et je les joue avec ardeur», tandis que Brahms considérait ces trois pièces comme des berceuses, sans vouloir changer son titre, sauf à adopter un titre tout à fait différent:» il faudrait alors mettre Berceuse d’une mère malheureuse à moins que cela ne soit celle d’un célibataire inconsolable». On ne pouvait être plus explicite pour décrire douloureusement la relation compliquée entre Brahms et Clara. L’interprétation du pianiste est très sensible, sans tomber dans le pathos, il sait à merveille évoquer la douloureuse mélancolie qui a inspiré le compositeur.
Pour terminer, le pianiste offre une somptueuse Sonate n°3 de son compositeur fétiche Frédéric Chopin. Notes et sentiments roulent de conserve avec élégance et sensibilité. On est loin du Chopin en douloureuse et permanente effusion sentimentale qu’on a trop souvent proposé. Le pianiste fait ruisseler les notes, les larmes, mais avec un clin d’œil vers la salle en refait le virtuose adulé, au tempérament ardent, loin de tout comportement larmoyant. Une très belle soirée, le musicien étant en outre manifestant content de retrouver ce public toulousain qui l’aime avec chaleur et qui le lui rend bien.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 28/10/2021 à 09:06, mis à jour le 28/10/2021 à 09:09.