Rachel Kolly
Bach, Partitas pour violon seul
Johann Sebastian Bach. CD Indesens.
“Pourquoi (… ) imaginer gravir cet Everest musical pour y apposer sa marque?”
En ouvrant ainsi la notice accompagnant son CD, la violoniste suisse Rachel Kolly met en évidence le défi qu’elle s’est lancé. Ces trois partitas représentent en effet pour l’interprète, a minima, une double difficulté: livrer la profondeur de la musique tout en restant dans la sobriété imposée par la mise à nu du violon solo.
La réussite de cette interprétation est bien là. Les innombrables difficultés techniques sont si parfaitement maîtrisées que l’auditeur peut les apprécier tout en concentrant son attention sur les détails de l’interprétation: maîtrise des tempi, phrasé et articulation qui cisellent les phrases avec force et délicatesse, variétés des timbres.
Chacune des partitas propose une atmosphère différente, avec le sommet (un autre Everest!) que représente la chaconne de la seconde. Durant presque un quart d’heure, chaque variation apporte une intention différente, formant l’ensemble monumental que Bach aurait composé à l’annonce de la mort de sa femme.
Rachel Kolly n’a pas cédé à certains clichés concernant l’interprétation de la musique baroque, comme elle l’explique elle-même. Elle refuse le conseil qu’elle a trop souvent entendu: “ne vibre pas trop, c’est de la musique baroque” et s’autorise, au contraire, à faire chanter son Stradivarius pour exprimer au mieux toutes ses émotions.
Pour conclure, citons une phrase de l’interprète qui résume parfaitement ce magnifique CD: “Il y a une joie à jouer le violon, sans prétention, mais avec coeur”.
Pierre-Jean Schoen
“Pourquoi (… ) imaginer gravir cet Everest musical pour y apposer sa marque?”
En ouvrant ainsi la notice accompagnant son CD, la violoniste suisse Rachel Kolly met en évidence le défi qu’elle s’est lancé. Ces trois partitas représentent en effet pour l’interprète, a minima, une double difficulté: livrer la profondeur de la musique tout en restant dans la sobriété imposée par la mise à nu du violon solo.
La réussite de cette interprétation est bien là. Les innombrables difficultés techniques sont si parfaitement maîtrisées que l’auditeur peut les apprécier tout en concentrant son attention sur les détails de l’interprétation: maîtrise des tempi, phrasé et articulation qui cisellent les phrases avec force et délicatesse, variétés des timbres.
Chacune des partitas propose une atmosphère différente, avec le sommet (un autre Everest!) que représente la chaconne de la seconde. Durant presque un quart d’heure, chaque variation apporte une intention différente, formant l’ensemble monumental que Bach aurait composé à l’annonce de la mort de sa femme.
Rachel Kolly n’a pas cédé à certains clichés concernant l’interprétation de la musique baroque, comme elle l’explique elle-même. Elle refuse le conseil qu’elle a trop souvent entendu: “ne vibre pas trop, c’est de la musique baroque” et s’autorise, au contraire, à faire chanter son Stradivarius pour exprimer au mieux toutes ses émotions.
Pour conclure, citons une phrase de l’interprète qui résume parfaitement ce magnifique CD: “Il y a une joie à jouer le violon, sans prétention, mais avec coeur”.
Pierre-Jean Schoen
Publié le 06/05/2021 à 00:24, mis à jour le 06/05/2021 à 00:25.