Karol Beffa

Talisman
CD Klarthe.

Compositeur, universitaire et pianiste émérite, Karol Beffa nous présente dans cet album, deux œuvres de musique symphonique et trois de musique de chambre qui, toutes, illustrent son immense talent.
Les Ruines circulaires (2002) et Le Bateau ivre (2017) pour grand orchestre, interprétées pour la première par l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Pascal Rophé et pour la seconde par l’Orchestre National de France dirigé par Alain Altinoglu, rythmées et foisonnantes jusqu’à l’ivresse, extatiques ou tempétueuses, nourries, respectivement, des imaginaires de Borges et de Rimbaud, démontrent l’affinité de ce compositeur pour les grandes formes et les structures purement symphoniques.
Talisman (2018) qui donne son titre à tout l’album, est une œuvre pour piano, clarinette et quatuor à cordes en quatre mouvements, à l’atmosphère contrastée, glaçante quasi funèbre , puis vive et de nouveau lugubre. Sanja Bizjak au piano, Patrick Messina à la clarinette, Lyodoh Kaneko et Young-En Koo aux violons, Allan Swieton à l’alto et Marlène Rivière au violoncelle y sont très persuasifs.
Destroy (2006) pour piano et quatuor à cordes, ligétien en diable, malicieuse allusion aux musiques populaires actuelles, bénéficie ici du talent d’interprète de son auteur accompagné par le quatuor Renoir.
Enfin Tenebrae (2018) en deux mouvements associe une flûte à un trio à cordes et est sous-titré
«Requiem pour une droite défunte». Cette mélopée funèbre plus anecdotique bénéficie quand même du talent de Gustav Villegas à la flûte, de Guillaume Chilemme au violon, de Léa Hennino à l’alto et de Victor Julien-Laferrière au violoncelle.
Ainsi ce portrait en musique nous offre plusieurs des nombreuses facettes de l’univers si original de ce grand artiste.

Jean-Félix Marquette
Publié le 24/09/2020 à 15:29, mis à jour le 12/01/2022 à 21:50.