Grand Théâtre de Bordeaux
> 9 février
Le Démon d’Anton Rubinstein
Rarement interprété hors de Russie, cet opéra en trois actes et sept tableaux, est une variante de l’histoire de Faust. Alors qu’il s’ennuie de toujours semer la mort, le Démon (Nicolas Cavallier), auquel l’Ange (Ray Chenez) propose de se repentir pour être pardonné, refuse tant il tient à sa liberté. Il est donc une menace. On revient sur terre dans la vallée de l’Arachva où se dresse le château du prince Goudal (Alexandros Stavrakakis). Sa fille Tamara (Evgenia Muraveva) attend son fiancé le prince Sinodal (Alexey Dolgov). Elle est inquiète, entend une voix au moment même où le Démon tombe amoureux d’elle. Le prince est en route pour la rejoindre quand un tremblement de terre lui barre la route. Le Démon suscite une attaque des Tartares et le prince est tué. Dans le palais de Goudal, on prépare la fête, un retard du prince est annoncé, puis on apporte sa dépouille. Tamara, entourée de ses amies et de sa nourrice (Svetlana Lifar), entend toujours la voix du démon et elle est désespérée. Elle veut entrer au couvent. Le Démon est toujours plus amoureux et semble prêt au remords. Il se faufile dans le couvent, bien que l’Ange tente de le dissuader. En vain, il convainc Tamara de sa sincérité, celle-ci se laisse embrasser et meurt. L’Ange l’emporte au ciel et le Démon est maudit et condamné à la solitude éternelle.
Le décor est un anneau de bois en profondeur qui se resserre en son milieu. Des projections animent l’espace central représentant la lune, la planète qui tourne, des paysages.
Le décor et l’histoire campés, il ne reste plus qu’à exprimer le bonheur de ce spectacle d’une somptuosité vocale exceptionnelle. Une seule réserve, le contre-ténor qui incarne l’Ange manque de profondeur. Sa voix est à peu près celle d’un enfant, ce qui lui fait perdre en crédibilité d’autant qu’il a une silhouette d’adulte fait. A cette exception près, les solistes sont bouleversants. De très belles voix expressives au service d’un jeu scénique très parlant, jouant finement sur les symboles et les allusions. La puissance des chœurs sert une musique symphonique d’une grande richesse, dans la meilleure tradition russe. Le grand théâtre n’a pas lésiné sur les moyens en associant le chœur de l’opéra de Limoges et l’effet est somptueux. Une matinée exceptionnelle. Il faut souhaiter que cette production soit reprise ailleurs pour que de nombreux amateurs d’opéra en profitent.
Danielle Anex-Cabanis
Le décor est un anneau de bois en profondeur qui se resserre en son milieu. Des projections animent l’espace central représentant la lune, la planète qui tourne, des paysages.
Le décor et l’histoire campés, il ne reste plus qu’à exprimer le bonheur de ce spectacle d’une somptuosité vocale exceptionnelle. Une seule réserve, le contre-ténor qui incarne l’Ange manque de profondeur. Sa voix est à peu près celle d’un enfant, ce qui lui fait perdre en crédibilité d’autant qu’il a une silhouette d’adulte fait. A cette exception près, les solistes sont bouleversants. De très belles voix expressives au service d’un jeu scénique très parlant, jouant finement sur les symboles et les allusions. La puissance des chœurs sert une musique symphonique d’une grande richesse, dans la meilleure tradition russe. Le grand théâtre n’a pas lésiné sur les moyens en associant le chœur de l’opéra de Limoges et l’effet est somptueux. Une matinée exceptionnelle. Il faut souhaiter que cette production soit reprise ailleurs pour que de nombreux amateurs d’opéra en profitent.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 18/02/2020 à 18:47, mis à jour le 12/01/2022 à 21:51.