Halle aux grains
> 7 décembre
Tempêtes et Ténèbres
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie par Xiomara Bender
Lucas Debargue, piano
Tugan Sokhiev, direction
Lucas Debargue, pianiste les plus en vue du moment, ne craint pas de nous offrir sa vision exacerbée du premier concerto de Liszt. Profonds alanguissements, déflagrations subites, déploiements de planisme flamboyant, tout concourt à une lecture spectaculaire qui enchante le public. Il n’en oublie pas, cependant, la structure narrative de l’œuvre, d’autant que l’accompagnement de Tugan Sokhiev et de son orchestre, délicieusement emphatique, le suit sans mollir. Ravi, le public lui arrache deux bis: des improvisations d’après Scarlatti et Bach.
La huitième symphonie de Dimitri Chostakovitch, qui fait ce soir l’objet d’un enregistrement en vue d’une parution en CD chez Warner Classics le printemps prochain, projette sous la baguette habitée de Tugan Sokhiev une noirceur désespérée mêlée d’une violence quasi physique. L’Orchestre National du Capitole, tout aussi habité, crée, avec une puissance rutilante qui met particulièrement ses bois en valeur, un inexorable et quasi fanatique motorisme qui se déploie dans une intensité paroxysmique jusqu’au vertige. Les portes de l’Enfer nous semblent entrouvertes.
Jean-Félix Marquette
Tugan Sokhiev, direction
Lucas Debargue, pianiste les plus en vue du moment, ne craint pas de nous offrir sa vision exacerbée du premier concerto de Liszt. Profonds alanguissements, déflagrations subites, déploiements de planisme flamboyant, tout concourt à une lecture spectaculaire qui enchante le public. Il n’en oublie pas, cependant, la structure narrative de l’œuvre, d’autant que l’accompagnement de Tugan Sokhiev et de son orchestre, délicieusement emphatique, le suit sans mollir. Ravi, le public lui arrache deux bis: des improvisations d’après Scarlatti et Bach.
La huitième symphonie de Dimitri Chostakovitch, qui fait ce soir l’objet d’un enregistrement en vue d’une parution en CD chez Warner Classics le printemps prochain, projette sous la baguette habitée de Tugan Sokhiev une noirceur désespérée mêlée d’une violence quasi physique. L’Orchestre National du Capitole, tout aussi habité, crée, avec une puissance rutilante qui met particulièrement ses bois en valeur, un inexorable et quasi fanatique motorisme qui se déploie dans une intensité paroxysmique jusqu’au vertige. Les portes de l’Enfer nous semblent entrouvertes.
Jean-Félix Marquette
Publié le 15/12/2019 à 19:29, mis à jour le 12/01/2022 à 21:50.