Richard Jones
Chambers Air’s for a violin and through Bass
Richard Jones (? - 1744) Chambers Air’s for a violin and through Bass, par le Beggar’s Ensemble. CD Label Flora, 69’48’’(enregistré du 27 au 30 octobre 2017).
Compositeur dont on ne sait pas grand-chose, Richard Jones est violoniste au Théâtre Royal de Drury Lane qui accueillit son Apollon et Daphné en 1723. Londres est alors une ville foisonnante où vivent les meilleurs artistes, c’est une sorte de passage obligé. Pensons à Haendel, Haydn ou Mozart lui-même, mais c’est aussi une ville de cabales, de quartiers mal famés où traînent ivrognes et prostituées.
Jones s’est lancé dans la composition en puisant son inspiration dans diverses sources et propose des compositions atypiques. S’il emprunte au style italien, cela ne l’empêche pas d’être indépendant et de ne pas hésiter à mélanger les genres, à bousculer les tonalités, ce qui lui confère une place tout à fait à part. Il semble parfois s’amuser et parodier les usages français et italien, mais en introduisant une anomalie. Ainsi construit-il sa sonate en ré majeur sur le modèle de Corelli, seulement il renonce à un mouvement lent, ce qui aurait été inconcevable pour son modèle au regard de ses œuvres.
Organisé par les artistes, le déroulement des œuvres vise à créer une sorte de petit opéra autour de ce compositeur doué et atypique. De ce point de vue, le CD est parfait, mais cette démarche intellectuelle ne débouche pas nécessairement sur le plaisir de l’auditeur, pas forcément conquis par tant d’étrangeté.
Danielle Anex-Cabanis
Compositeur dont on ne sait pas grand-chose, Richard Jones est violoniste au Théâtre Royal de Drury Lane qui accueillit son Apollon et Daphné en 1723. Londres est alors une ville foisonnante où vivent les meilleurs artistes, c’est une sorte de passage obligé. Pensons à Haendel, Haydn ou Mozart lui-même, mais c’est aussi une ville de cabales, de quartiers mal famés où traînent ivrognes et prostituées.
Jones s’est lancé dans la composition en puisant son inspiration dans diverses sources et propose des compositions atypiques. S’il emprunte au style italien, cela ne l’empêche pas d’être indépendant et de ne pas hésiter à mélanger les genres, à bousculer les tonalités, ce qui lui confère une place tout à fait à part. Il semble parfois s’amuser et parodier les usages français et italien, mais en introduisant une anomalie. Ainsi construit-il sa sonate en ré majeur sur le modèle de Corelli, seulement il renonce à un mouvement lent, ce qui aurait été inconcevable pour son modèle au regard de ses œuvres.
Organisé par les artistes, le déroulement des œuvres vise à créer une sorte de petit opéra autour de ce compositeur doué et atypique. De ce point de vue, le CD est parfait, mais cette démarche intellectuelle ne débouche pas nécessairement sur le plaisir de l’auditeur, pas forcément conquis par tant d’étrangeté.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 15/07/2019 à 05:57, mis à jour le 09/09/2021 à 19:45.