Théâtre du Capitole
> 24 janvier
Lucrèce Borgia
Photographies par Patrice Nin
Sulfureuse Lucrèce! Dans notre imaginaire, Lucrèce Borgia incarne le vice et la noirceur car Victor Hugo, l’inspirateur de Donizetti, a fait d’elle un monstre, alors que la Lucrèce historique était d‘abord une femme raffinée, protectrice des arts, ce qui n’exclut pas, par ailleurs, qu’elle se soit rendue coupable de crimes. Bref, elle a tout ce qu’il faut pour être une héroïne romantique. Le compositeur profite de cette opportunité pour s’affranchir des règles de composition de l’opéra fixées par Rossini, ce qui conduit à une œuvre originale pleine de fureur et de passion dans une atmosphère de rage et de haine.
Sous la direction de Giacomo Sagripanti, le chœur et l’orchestre du Capitole font merveille et servent de somptueux faire-valoir aux solistes, très convaincants. Annick Massis est une Lucrèce d’autant plus impressionnante que sa haute taille consolide l’impression de force que donne sa voix. Elle domine les airs les plus difficiles avec talent, donnant réellement vie à son personnage. Mert Süngü est un Gennaro bouleversant, tandis qu’Andreas Baner Kanabas incarne une Alfonso d’Este, méchant et haineux à souhait, jouissant du mal qu’il fait. Il a tout du tortionnaire «parfait». Eléonore Pancrazi est un Maffio Orsini remarquable, sa construction d’une amitié indéfectible avec Gennaro est très émouvante. Elle s’interdit tout effet facile et entraîne d’autant plus l’adhésion de l’auditeur, entraîné par ses vocalises passionnées. Les autres rôles, en particulier les amis de Gennaro, sont bien campés par des solistes maîtrisant à la fois leur partition musicale et le jeu d’acteurs.
Production du Palau de les Arts Reina Sofia, Valence, ce spectacle du Capitole est sans nul doute une étape de cette reconstruction de notre théâtre voulue par son directeur. Avec raison, il entend combiner le mieux de la musique avec la beauté visuelle. Le décor est ici ingénieux, jouant habilement de la machinerie d’une scène modernisée et les protagonistes s‘y déploient dans de somptueux costumes de fête ou au contraire dans des vêtements noirs passablement intemporels qui contribuent à la tension dramatique. Seule Lucrèce, blonde, est en rouge, rouge sang.
Magnifique soirée.
Danielle Anex Cabanis
Sous la direction de Giacomo Sagripanti, le chœur et l’orchestre du Capitole font merveille et servent de somptueux faire-valoir aux solistes, très convaincants. Annick Massis est une Lucrèce d’autant plus impressionnante que sa haute taille consolide l’impression de force que donne sa voix. Elle domine les airs les plus difficiles avec talent, donnant réellement vie à son personnage. Mert Süngü est un Gennaro bouleversant, tandis qu’Andreas Baner Kanabas incarne une Alfonso d’Este, méchant et haineux à souhait, jouissant du mal qu’il fait. Il a tout du tortionnaire «parfait». Eléonore Pancrazi est un Maffio Orsini remarquable, sa construction d’une amitié indéfectible avec Gennaro est très émouvante. Elle s’interdit tout effet facile et entraîne d’autant plus l’adhésion de l’auditeur, entraîné par ses vocalises passionnées. Les autres rôles, en particulier les amis de Gennaro, sont bien campés par des solistes maîtrisant à la fois leur partition musicale et le jeu d’acteurs.
Production du Palau de les Arts Reina Sofia, Valence, ce spectacle du Capitole est sans nul doute une étape de cette reconstruction de notre théâtre voulue par son directeur. Avec raison, il entend combiner le mieux de la musique avec la beauté visuelle. Le décor est ici ingénieux, jouant habilement de la machinerie d’une scène modernisée et les protagonistes s‘y déploient dans de somptueux costumes de fête ou au contraire dans des vêtements noirs passablement intemporels qui contribuent à la tension dramatique. Seule Lucrèce, blonde, est en rouge, rouge sang.
Magnifique soirée.
Danielle Anex Cabanis
Publié le 02/02/2019 à 19:40, mis à jour le 06/02/2020 à 23:45.