Théâtre du Capitole
> 5 octobre
Max Emanuel Cenčić
Ensemble Baroque Armonia Atenea
Le retour des récitals lyriques au Théâtre du Capitole démarre avec bonheur par une superbe prestation de Max Emanuel Cencic avec l’ensemble baroque Armonia Atenea sous la direction de George Petrou et Florian Carove, comme narrateur.
Le spectacle raconte la grande querelle entre Haendel et Porpora dans la Grande Bretagne de Georges 1er. La rivalité des deux compositeurs se double de celle de leurs interprètes qui n’hésitent pas à s’étriper littéralement en scène. Soutenu par le Prince de Galles qui hait son père le roi, lui-même derrière Haendel, Porpora bénéficie d’un nouveau théâtre rival de l’Académie. Le bilan est contrasté: au premier degré, les deux compétiteurs voient leur rêve brisé par la faillite, mais dans leur optique d’écrasement de l’autre, chacun se surpasse et offre une série de chefs d’œuvre inégalés, ainsi que l’explique fort bien le texte présenté avec talent par le narrateur.
Le programme musical du contre-ténor réunit dans une première partie 4 airs de Porpora et dans la seconde 4 airs de Haendel, avec des intermèdes orchestraux de Vivaldi: en ouverture le très beau Concerto pour deux violons en la mineur op 3 n°8 RV 522, La célèbre Sonate en trio «La Follia» op. 1 n°12 RV 63 et enfin le Concerto pour basson en mi mineur RV 484, avec au basson Alexandros Oikonomou. Les musiciens donnent la pleine mesure de leur talent avec une interprétation habile, jouant sur des sonorités assez sèches et rythmées, qui atteignent un sommet d’efficacité dans La follia, ce thème qui fascine de nombreux interprètes qui n’hésitent pas à y consacrer des programmes entiers.
Plus jeune, Max Emanuel Cencic était souvent éblouissant, avec un côté «paillettes» assumé. Nul exercice de virtuosité même extrême de lui faisait peur, avec quelques extravagances vestimentaires en prime. C’était éblouissant, mais s’arrêtait là.
On constate une évolution vers une maturité remarquable. Qu’il chante Porpora ou Haendel, le chanteur s’en tient à une très grande sobriété. Aucun effet ne vient distraire l’attention du public qui va se concentrer sur la voix des musiciens, dans une mise en valeur réciproque des membres de l’orchestre et du contre-ténor. Sa voix a gagné en consistance et il parvient à faire naître une grande émotion qui se retrouve dans les bis qu’il propose à un public ravi.
On ne peut que regretter que le Capitole n’ait pas été plein, car cette soirée a été un moment exceptionnel, donnant raison à la direction du théâtre d’avoir relancé un cycle de récitals, riche de pas moins de sept moments.
Danielle Anex-Cabanis
Le spectacle raconte la grande querelle entre Haendel et Porpora dans la Grande Bretagne de Georges 1er. La rivalité des deux compositeurs se double de celle de leurs interprètes qui n’hésitent pas à s’étriper littéralement en scène. Soutenu par le Prince de Galles qui hait son père le roi, lui-même derrière Haendel, Porpora bénéficie d’un nouveau théâtre rival de l’Académie. Le bilan est contrasté: au premier degré, les deux compétiteurs voient leur rêve brisé par la faillite, mais dans leur optique d’écrasement de l’autre, chacun se surpasse et offre une série de chefs d’œuvre inégalés, ainsi que l’explique fort bien le texte présenté avec talent par le narrateur.
Le programme musical du contre-ténor réunit dans une première partie 4 airs de Porpora et dans la seconde 4 airs de Haendel, avec des intermèdes orchestraux de Vivaldi: en ouverture le très beau Concerto pour deux violons en la mineur op 3 n°8 RV 522, La célèbre Sonate en trio «La Follia» op. 1 n°12 RV 63 et enfin le Concerto pour basson en mi mineur RV 484, avec au basson Alexandros Oikonomou. Les musiciens donnent la pleine mesure de leur talent avec une interprétation habile, jouant sur des sonorités assez sèches et rythmées, qui atteignent un sommet d’efficacité dans La follia, ce thème qui fascine de nombreux interprètes qui n’hésitent pas à y consacrer des programmes entiers.
Plus jeune, Max Emanuel Cencic était souvent éblouissant, avec un côté «paillettes» assumé. Nul exercice de virtuosité même extrême de lui faisait peur, avec quelques extravagances vestimentaires en prime. C’était éblouissant, mais s’arrêtait là.
On constate une évolution vers une maturité remarquable. Qu’il chante Porpora ou Haendel, le chanteur s’en tient à une très grande sobriété. Aucun effet ne vient distraire l’attention du public qui va se concentrer sur la voix des musiciens, dans une mise en valeur réciproque des membres de l’orchestre et du contre-ténor. Sa voix a gagné en consistance et il parvient à faire naître une grande émotion qui se retrouve dans les bis qu’il propose à un public ravi.
On ne peut que regretter que le Capitole n’ait pas été plein, car cette soirée a été un moment exceptionnel, donnant raison à la direction du théâtre d’avoir relancé un cycle de récitals, riche de pas moins de sept moments.
Danielle Anex-Cabanis
Publié le 09/10/2018 à 18:54, mis à jour le 07/10/2019 à 06:59.