Orlando Bass
Piano Modern Recital
Orlando Bass: piano. Piano Modern Recital. Amy Beach: Prélude et fugue. Yuriy Shamo: Sonate n°3. Karol Szymanowski: Prélude et fugue. Alfred Schnittke: Improvisation et fugue. Michel Merlet: Passacaille et fugue. Serguei Taneyev: Prélude et fugue opus 29. Orlando Bass: Prélude et fugue. Dimitri Mitropoulos: Passacaille, Intermezzo et fugue. CD Indésens.
Le jeune pianiste, claveciniste et chambriste Orlando Bass, lauréat de nombreux prix multiplie les activités: concert, enregistrement, composition, improvisation pour le cinéma muet!
Articulé autour de Préludes et fugues pour piano, dans un répertoire moderne et contemporain, ce disque témoigne des nombreuses qualités artistiques de cet interprète. À seulement 24 ans, Orlando Bass possède une rare maturité musicale. Il comprend, s’approprie et nous retransmet magnifiquement ces oeuvres du XXe siècle à nos jours. Le propos est clair, l’émotion entière. Sous ses doigts, la partition devient intelligible, soudain accessible même la plus ardue et la plus austère comme la Passacaille, intermezzo et fugue de Dimitri Mitropoulos.
L’enregistrement débute par le Prélude et fugue d’Amy Beach. Le pianiste restitue toute la richesse mélodique et polyphonique de cette page, avec beaucoup de sensibilité mais sans pathos: un bel hommage à cette compositrice américaine. Dans la Sonate n°3 de Yuriy Shamo, (Prélude, récitatif et fugue) retenons le poignant récitatif où les notes tenues et les silences ont du sens. Après un Prélude dépouillé, dans le Prélude et fugue de Karol Szymanowski, la fugue, véritable cathédrale contrapuntique pointe ici vers le ciel pour flirter avec la perfection: une lecture particulièrement éloquente. Suite à la complexe Improvisation et fugue d’Alfred Schnittke d’une rythmique exemplaire, la Passacaille et fugue de Michel Merlet (commande pour le concours Marguerite Long de 1986) retrouve ici tout son panache. L’écriture très dense et la grande difficulté de cette partition n’entament en rien la clarté du discours. Dans le célèbre Prélude et fugue opus 29 de Serguei Taneyev, le pianiste déploie un lyrisme magique: fluidité de jeu legato ou délicatement perlé, toucher caressant ou percussif au moment opportun. Nous écouterons également avec un vif intérêt le Prélude et fugue signé de l’interprète et composé en 2016 pour ce disque. Le Prélude offre une peinture assez noire que les clusters bien à propos viennent éclaircir et semblent enfin libérer. La fugue quant à elle fort bien construite évoque une fuite avec ses sujets descendants inexorablement dans le grave. Concluant finalement et positivement par une résolution consonante, cette figure rappelle le Maître en matière de contrepoint Jean-Sebastien Bach.
Possible grâce à la collection "Piano Modern Recital" qui récompense ainsi les lauréats du Grand Prix du Concours-Festival (répertoire pianistique moderne) cet enregistrement original et téméraire nous révèle un pianiste magistral et totalement convaincant.
Anne Grafteaux Geli
Le jeune pianiste, claveciniste et chambriste Orlando Bass, lauréat de nombreux prix multiplie les activités: concert, enregistrement, composition, improvisation pour le cinéma muet!
Articulé autour de Préludes et fugues pour piano, dans un répertoire moderne et contemporain, ce disque témoigne des nombreuses qualités artistiques de cet interprète. À seulement 24 ans, Orlando Bass possède une rare maturité musicale. Il comprend, s’approprie et nous retransmet magnifiquement ces oeuvres du XXe siècle à nos jours. Le propos est clair, l’émotion entière. Sous ses doigts, la partition devient intelligible, soudain accessible même la plus ardue et la plus austère comme la Passacaille, intermezzo et fugue de Dimitri Mitropoulos.
L’enregistrement débute par le Prélude et fugue d’Amy Beach. Le pianiste restitue toute la richesse mélodique et polyphonique de cette page, avec beaucoup de sensibilité mais sans pathos: un bel hommage à cette compositrice américaine. Dans la Sonate n°3 de Yuriy Shamo, (Prélude, récitatif et fugue) retenons le poignant récitatif où les notes tenues et les silences ont du sens. Après un Prélude dépouillé, dans le Prélude et fugue de Karol Szymanowski, la fugue, véritable cathédrale contrapuntique pointe ici vers le ciel pour flirter avec la perfection: une lecture particulièrement éloquente. Suite à la complexe Improvisation et fugue d’Alfred Schnittke d’une rythmique exemplaire, la Passacaille et fugue de Michel Merlet (commande pour le concours Marguerite Long de 1986) retrouve ici tout son panache. L’écriture très dense et la grande difficulté de cette partition n’entament en rien la clarté du discours. Dans le célèbre Prélude et fugue opus 29 de Serguei Taneyev, le pianiste déploie un lyrisme magique: fluidité de jeu legato ou délicatement perlé, toucher caressant ou percussif au moment opportun. Nous écouterons également avec un vif intérêt le Prélude et fugue signé de l’interprète et composé en 2016 pour ce disque. Le Prélude offre une peinture assez noire que les clusters bien à propos viennent éclaircir et semblent enfin libérer. La fugue quant à elle fort bien construite évoque une fuite avec ses sujets descendants inexorablement dans le grave. Concluant finalement et positivement par une résolution consonante, cette figure rappelle le Maître en matière de contrepoint Jean-Sebastien Bach.
Possible grâce à la collection "Piano Modern Recital" qui récompense ainsi les lauréats du Grand Prix du Concours-Festival (répertoire pianistique moderne) cet enregistrement original et téméraire nous révèle un pianiste magistral et totalement convaincant.
Anne Grafteaux Geli
Publié le 12/07/2018 à 11:47, mis à jour le 15/09/2019 à 19:50.