Halle aux grains
> 8 décembre

À la mémoire d'un ange

Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photographie n° 2 par Marco Borggreve
Vladimir Spivakov, violon
Tugan Sokhiev, direction


Grand violoniste devant l’Eternel, Vladimir Spivakov dessine de son archet conquérant un concerto à la mémoire d’un ange d’Alban Berg telle une sanguine aux ocres rustiques faite de cris et de larmes qui s’estompent magnifiquement dans le beau message d’espoir qui naît dans le second mouvement, d’autant que la baguette intransigeante de Tugan Sokhiev lui dresse un cadre particulièrement charpenté où ses traits acérés, mûris et réfléchis, ne peuvent que nous toucher. Très applaudi, il se lance, lors du bis, accompagné par les cordes de l’Orchestre National du Capitole dirigé par son chef, dans l’adagio du concerto en Ut pour son instrument de Joseph Haydn, ici d’un sobre dramatisme mais d’une beauté pure et quasi irréelle.
Pour ouvrir ce grand moment, Tugan Sokhiev nous présente la musique de scène de Pelléas et Mélisande de Gabriel Fauré qui manque, malgré la douce légèreté des cordes, d’un soupçon de sensualité, et, en seconde partie, des Danses symphoniques de Sergueï Rachmaninov à la massivité réjouissante, véritable concerto pour orchestre où lyrisme enflammé et somptuosité instrumentale nous offrent mille couleurs miroitantes dans un halo de magie sonore.

Jean-Félix Marquette
Publié le 20/12/2017 à 21:03, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.