Opéra Bastille
> 20 mars

La Flûte enchantée

Sur fond de grève, il ne nous a pas été donné d’entendre et de voir la partition de Mozart dans la mise en scène de Robert Carsen. La production fut donnée en costume avec jeu de scène mais sans décor ni éclairage: un petit air de répétition en quelque sorte. Bravo aux interprètes qui ont relevé le défi.
La distribution est exemplaire: Pavol Breslik est un Tamino quasi idéal, tout comme le Papageno de Daniel Schmutzhard vivant, drôle et vocalement parfaitement convaincant. Julia Kleiter distille les arias de Pamina avec raffinement et élégance. Regula Mühlemann est une Papagena pétillante, tout comme le Monostatos de François Piolino. Respect pour l’imposant Sarastro de Franz-Josef Selig, d’une grande dignité tant scénique que vocale. Très attendue, Sabine Devieilhe en Reine de la Nuit ne déçoit pas, bien au contraire. Technique sans faille et timbre lumineux donnent au redoutable personnage un caractère nouveau, très loin des habituelles visions sombres.
Les chœurs sont magnifiquement réglés et l’orchestre dirigé avec précision par un Philippe Jordan excellent.
Les fâcheux ont été punis, ce fut une fort belle soirée!

Marc Laborde
Publié le 17/04/2014 à 14:30, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.