Antonin Dvorak

Symphonie 9 en mi mineur opus 95, Du nouveau monde
Concerto pour violoncelle en si mineur opus 104

Orchestra dell’accademia nazionale di Santa Cecilia
Antonio Pappano, direction
Mario Brunello, violoncelle

Enregistrés en deux concerts, la neuvième symphonie dite du nouveau monde et le concerto pour violoncelle d’Antonin Dvorak, deux oeuvres composées aux Etats-Unis, sont ici réunies dans un même disque. A la baguette, Antonio Pappano dirige d’une main de maître ces partitions magistrales et monumentales tant par par la densité de l’écriture que par la durée. L’Orchestra dell’Academia Nazionale Santa Cecilia di Roma répond à toutes les sollicitations du chef. Le résultat s’avère plein de vie et riche en émotions. Tantôt contemplative, évoquant les vastes paysages américains, tantôt bouillonnante pour suggérer la modernité de ce nouveau monde, ou encore puissante pour souligner le volontarisme du peuple américain: c’est une peinture haute en couleurs où l’indication con fuoco dans l’allegro final prend tout son sens. L’homogénéité de la pâte sonore orchestrale accentue la solidité du texte mais parfois la douceur du jeu apporte la touche indispensable de lyrisme avec ses envolées legato et très justement phrasées aux cordes.
Bien plus nostalgique de la terre natale que d’inspiration américaine, le concerto pour violoncelle n’en demeure pas moins tout aussi génial. Au violoncelle Mario Brunello dévoile une large palette de couleurs. Du son acide avec des coups d’archet d’une rare énergie au lyrisme débridé avec des phrasés incroyables et un vibrato subtil: le soliste ose réellement s’exprimer, témoignant ainsi de la richesse du texte. L’orchestre lui donne la réplique avec la même implication. Un direct percutant! Inutile de sortir de chez soi pour voyager grâce à ce magnifique enregistrement.
Anne Grafteaux-Géli

1 CD EMI Classics
Publié le 13/05/2013 à 18:40, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.