Amour, viens animer ma voix !

Cantates françaises pour basse
Hugo Oliveira, basse, et Ludovice Ensemble

Résultat d’une volonté de mêler les atouts de la musique française et ceux des compositeurs italiens, l’art de la cantate profane française, largement méconnu, trouve dans cet enregistrement une excellente opportunité de renaissance. Au plus épais de la querelle des deux genres, comme Couperin l’avait tenté pour la musique instrumentale, les compositeurs de musique vocale cherchent l’idéal des deux «goûts réunis». Ainsi Campra affiche clairement ses intentions j’ay taché autant que j’ay pû de mêler avec la délicatesse de la musique françoise la vivacité de la musique italienne. De même Jean-Baptiste Morin dit clairement: J’ai fait mon possible pour conserver la douceur de notre chant françois, sur des accompagnements plus diversifiéz et sur les mouvements et la modulation dont les Cantates italiennes sont composées.
La nouvelle école avait bénéficié de la protection du Régent et du déplacement d’une partie de la vie culturelle à Paris plus ouvert que Versailles à la nouveauté et avait connu un grand succès.
Victimes de l’oubli, ces œuvres nombreuses, sont largement méconnues et on ne peut que se féliciter de l’initiative de l’Ensemble Ludocvice et de Hugo Oliveira qui réussissent une prestation remarquable d’équilibre et de sensibilité. De manière sans doute subjective, je retiens tout particulièrement l’Orphée de Philippe Courbois, sa quatrième cantate pour voix seule et un violon. La musique y est d’une pureté sublime.

Danielle Anex-Cabanis

CD Ramée 2011 – Outhere 2011 - 76’46’’





Publié le 13/02/2012 à 08:49, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.