Palais Garnier
> 15 septembre

Alceste ou le grand opéra

Photos Palais Garnier.
Donner l’Alceste de Gluck est non seulement une initiative heureuse mais aussi le témoignage de ce que doit être la mission d’une maison d’opéra comme celui de Paris. Pari osé, pari gagné!
La mise en scène d’Olivier Py est ingénieuse, efficace: cinq dessinateurs créent à vue sur d’immenses tableaux noirs les décors de la tragédie et les effacent pour la scène suivante… C’est subtil et souvent beau comme cette forêt enchantée ou cette mort chevauchant un coursier fringant. Mais, il est vrai que cela devient parfois un peu systématique. Et que penser de ce lit d’hôpital sur lequel git Admète, cela évoque les images d’un Jean-Claude Auvray mais il y a trois ou quatre décennies!
Le plateau est admirable, quel art du chant français et de la déclamation. Jean- François Lapointe en grand prêtre nous impressionne, Frank Ferrari est un Hercule saltimbanque du meilleur effet. Les jeunes Stanislas de Barbeyrac et François Lis sont convaincants. Yann Beuron est probablement un Admète idéal, quel art du chant, quel phrasé, que de couleurs, c’est beau, très beau. Reste la très attendue Sophie Koch en Alceste, certes son final de l’acte un Divinités du Styx restera dans toutes nos mémoires, mais tout au long de la représentation, elle semble absente malgré une voix d’airain.
Marc Minkowski et ses Musiciens du Louvre Grenoble accomplissent un travail exemplaire, il est rare d’entendre le Chevalier aussi bien dirigé. Voilà qui est précieux.

Marc Laborde
Publié le 23/09/2013 à 08:45, mis à jour le 26/01/2019 à 19:35.